Web 1, 2, 3… Inutile de résister
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« Les entreprises commettent toujours la même erreur : résister aux tendances de leurs clients ! ». C'est en ces termes que Caroline Faillet, co-directrice du cabinet Boléro, auteur d'un ouvrage « L'art de la guerre digitale », a interpellé les membres du Syrpa, le 23 mars, à Paris. Une intervention volontairement dérangeante qui a passionné les communicants en agriculture et agro-alimentaires, membres de cette association.
Web1 - Sites vitrines, tout faux !
Au temps préhistorique du net centré sur la recherche, les entreprises se sont empressées de réaliser des sites vitrines, censés répondre aux attentes des internautes. « Vous pouvez ainsi trouver des recettes de viande sur le site d'une interprofession du secteur. Logique, c'est là plutôt que sur Marmiton que je vais aller chercher l'info », ironise Caroline Faillet. « Il est temps d'arrêter de communiquer pour commencer à informer, en concentrant ses forces sur les questions les plus pertinentes afin d'être un référant de l'information sur son métier », conseille-t-elle. D'où l'intérêt de se trouver des alliés au lieu de faire du chacun pour soi. Un premier défi dans l'univers de l'agriculture !
Web2 - Le temps de l'émotionnel
A peine digéré le temps du web1 que font irruption les réseaux sociaux. « C'est l'ère de la construction de la page culte de la marque vide », assène la netologue. La bonne démarche, de son point de vue : « ne pas communiquer, mais dialoguer avec vos clients, s'inviter en toute modestie et transparence sur les réseaux de vos propres fans. » Les comptes des salariés sont d'ailleurs souvent plus suivis que ceux officiels, crédibilité oblige.
Web3 - La création de valeur en question
Nous sommes déjà dans le web des données, celui du « consommateur augmenté » qui fait bouger les lignes de la valeur, assure Caroline Faillet. Celui qui, soucieux d'accéder à des services simplifiés, bouleverse les standards. Ce sont, combinés au big-data, les Blablacar ou autres Netflix. Les mauvaises expériences sont immédiatement pointées. L'engagement de l'entreprise sur ce type de services est une décision stratégique, qui prend en compte une modification complète de l'approche commerciale.
Et après cela ? le web4… ou la fusion du physique et du digital. Avant d'attaquer cette nouvelle période autant digérer les précédentes. Pour être en phase avec un monde où les relations vont profondément changer, plus fluides, moins hiérarchisées, et où la subtilité l'emportera sur la force.
Le Syrpa rassemble près de 400 communicants du monde de l'agriculture et de l'agro-alimentaire