Le photovoltaïque se déploie chez les agriculteurs d’Eurea avec un accompagnement dédié
Pour encourager l’installation de panneaux solaires sur les bâtiments agricoles, la coopérative Eurea s’est associée au Crédit Agricole Loire Haute-Loire, à Sicarev Coop et à Tenergie pour créer Loire Haute-Loire Énergie. Dotée d’un investissement de 80 millions d’euros sur dix ans, cette société propose aux agriculteurs des solutions clé en main, sans investissement de leur part. Des conseillers dédiés les accompagnent dans la construction de leur projet.

« Cette année, nous avons déployé notre nouvelle stratégie sur le photovoltaïque, et la dynamique est bien enclenchée », affirme Bertrand Relave, directeur d’Eurea à Agro Matin. Le 18 septembre 2023, la coopérative a créé Loire Haute-Loire Énergie, une société dédiée au développement, à la construction et à l’exploitation de centrales solaires, en partenariat avec le Crédit Agricole Loire Haute-Loire, la coopérative d’éleveurs Sicarev Coop et le groupe Tenergie. Chacun des quatre acteurs détient 25 % des parts. L’investissement total s’élève à 80 millions d’euros. En décembre 2024, la société enregistrait 28 promesses de baux signées et 157 projets étudiés par Eurea.
« Loire Haute-Loire Énergie vise à proposer des solutions clés en main avec des garanties solides, sans que l’exploitant agricole n’ait à porter lui-même l’investissement. Nous voulons accélérer la transition photovoltaïque sur notre territoire afin que les agriculteurs puissent bénéficier d’un revenu complémentaire. Dans un contexte de forte volatilité économique, toute source de revenu supplémentaire est précieuse pour les exploitants », souligne Bertrand Relave, directeur d’Eurea.
Un potentiel grâce à l’extension des bâtiments
Il existe encore des projets d’extension nécessitant des rénovations : c’est une opportunité pour intégrer le photovoltaïque.
La pose de panneaux photovoltaïques intervient souvent lors des agrandissements ou rénovations d’exploitations. « Notre région, à dominante élevage, dispose de grands bâtiments, ce qui facilite l’installation de panneaux solaires. Il existe encore des projets d’extension nécessitant des rénovations : c’est une opportunité pour intégrer le photovoltaïque. Cela permet aussi de rentabiliser certains travaux sur les bâtiments d’élevage, notamment les ateliers de vaches laitières ou allaitantes », explique-t-il.
Cette initiative ne s’inscrit pas dans une logique d’agrivoltaïsme, contrairement à certaines autres coopératives. « Ici, nous parlons bien de toitures photovoltaïques sur des bâtiments agricoles, et non de panneaux installés au sol sur des terres cultivables », précise Bertrand Relave.
« Nous contribuons au développement des énergies renouvelables dans le département »
L’exploitant agricole perçoit un loyer pour la mise à disposition de sa toiture. « L’un des grands avantages, c’est qu’il n’a rien à gérer, contrairement à une situation où il investirait lui-même. S’il choisissait d’acheter ses propres panneaux, il pourrait certes opter pour l’autoconsommation, mais il devrait aussi assumer la maintenance et divers coûts significatifs. Ici, tout est pris en charge, et le financement est simplifié. En parallèle, nous contribuons au développement massif des énergies renouvelables dans le département : le bénéfice est donc double », résume-t-il.
Un réseau de conseillers dédiés
La rémunération dépend de nombreux facteurs.
Quant à la rentabilité, difficile d’annoncer un chiffre précis. « La rémunération dépend de nombreux facteurs : la taille de l’installation, l’ensoleillement, l’orientation du bâtiment… Il n’y a pas de moyenne généralisable », indique Bertrand Relave.
Les quatre partenaires ont mis en place un réseau de conseillers dédiés, qui accompagnent les agriculteurs dans l’élaboration de leur projet et se déplacent directement sur le terrain. L’électricité produite est revendue à EDF. « À l’origine, nous avons conçu ce projet comme une réponse à la hausse des coûts de l’énergie que nous avons connue ces dernières années, reconnaît Bertrand Relave. Pour l’instant, nous revendons l’intégralité de la production à EDF, car notre priorité reste la mise en place et le développement des infrastructures. »