Après Vivescia, Noriap s’engage dans le programme Transitions d’agriculture régénératrice

« Nous allons développer la page de l’agriculture régénératrice, nous ne partons pas de zéro. Notre objectif est de devenir le premier fournisseur de matières agricoles décarbonées dans les Hauts-de-France », indique Nathalie Ternois, directrice agriculture de Noriap. La coopérative a signé un partenariat avec Vivescia, le 24 février 2025, au Salon de l’Agriculture, pour dupliquer et développer le programme Transitions sur l’agriculture régénératrice.

Des discussions avec trois autres coopératives

« Nous devons être en capacité de dupliquer le programme Transitions, qui n’appartient pas à Vivescia, il n’y a pas de copyright. Nos clients ont besoin de diversifier leurs approvisionnements », indique Christoph Büren, président de Vivescia. La coopérative, qui a lancé le programme le 8 septembre 2023, discute avec d’autres partenaires potentiels.

« Nous discutons avec trois autres coopératives dont nous ne pouvons pas dévoiler le nom : une au sud de Paris, une à l’est et une dans le nord-est. Il faut que les structures disposent d’un service agronomique assez puissant et aient des clients industriels capables de valoriser ces efforts, donc plutôt situés en France ou proches de l’Hexagone », poursuit-il.

Mieux connecter l’amont et l’aval

Noriap valorisera ses productions auprès de quatre structures de l’aval : Grands Moulins de Paris, Tereos, Novial et Cocorette, ces deux dernières étant des filiales de Noriap. « L’entrée dans le programme Transitions s’inscrit dans la continuité de nos programmes filières, pour toujours mieux connecter l’amont et l’aval. Ce modèle permet de renvoyer de la valeur aux agriculteurs, d’accompagner l’évolution des pratiques pour, in fine, donner les moyens aux exploitations d’être plus résilientes vis-à-vis du réchauffement climatique. Avec Vivescia, nous nous rejoignons sur cette vision commune », indique David Saelens, président du groupe Noriap.

100 000 tonnes en 2028 pour Noriap

Chez Vivescia, 420 agriculteurs sont entrés dans la démarche et la coopérative espère atteindre 1 000 producteurs en 2026. « Nous comptons intégrer 250 agriculteurs additionnels en septembre 2025, indique Valérie Frapier, directrice RSE de Vivescia. Nous laissons l’agriculteur avancer avec son propre itinéraire technique. Notre objectif est de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 20 % au niveau de la production entre 2020 et 2030. Nous savons que de l’innovation va arriver d’ici à 2028 avec des engrais décarbonés qui vont nous aider à atteindre cet objectif. »

Noriap vise 100 000 tonnes de collecte en agriculture régénératrice d’ici à 2028 sur les 1,2 million de tonnes collectées en moyenne, avec 250 agriculteurs. Elle compte rassembler 100 agriculteurs pour la récolte 2026.

« Vivescia avait posé la première pierre. Pour nous, il est important d’élargir le territoire et de poser la deuxième pierre avec Noriap, surtout que nous sommes dans la même région. Nous sommes convaincus de la logique de partenariat et de la valeur ajoutée par la décarbonation. Nous sommes certifiés SBTi et la moitié de nos émissions de gaz à effet de serre provient de l’amont agricole. Nous voulons sécuriser notre approvisionnement bas carbone car nous commençons à commercialiser auprès des distributeurs des offres issues de l’agriculture régénératrice », indique Olivier Leducq, directeur de Tereos.

Avec l’adhésion de Noriap, le programme Transitions va se confronter à l’application de l’agriculture régénératrice pour les productions animales. « En tant que fabricant d’aliments, nous sommes convaincus par la décarbonation, nous ne pourrons pas en faire l’économie. Vivescia a réalisé un gros travail sur les productions végétales. Il reste beaucoup à construire sur les productions animales », explique Jean-Loup Sterin, directeur commercial de Novial, la filiale d’alimentation animale de Noriap.

Le programme Transitions permet de rémunérer par l’aval les exploitants qui s’engagent dans des pratiques plus vertueuses, une façon de partager le risque pris par l’agriculture qui change ses pratiques avec l’ensemble de la chaîne de valeur. « Nous voulons nous engager dans la durée dans une filière, depuis les champs, dans un programme qui rend les fermes plus résilientes », explique Fabrice Renavand, directeur général de Cocorette, filiale de Noriap.