Naca , « privilégier un achat-revente des intrants simultané »
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Le Négoce agricole Centre-Atlantique, qui fête ses 40 ans, tire la sonnette d’alarme. Face à une trésorerie des agriculteurs fragilisée et une volatilité des prix des intrants, le Naca alerte les négociants sur les politiques d’achats des intrants. Il encourage à une vision à plus long terme sur la responsabilité sociétale des entreprises, RSE.
« Cette année est particulièrement difficile en raison des conditions météorologiques. Nous avons perdu entre 15 et 20 % des surfaces de céréales. Si aucune mesure publique n’est mise en place pour soutenir les agriculteurs, la situation sera compliquée », déclare François Renaud, co-président du Naca, lors du congrès marquant les 40 ans du Naca à Biarritz, le 12 septembre 2024.
Cette baisse du volume de collecte, combinée à la trésorerie tendue des agriculteurs, aura des répercussions sur les négociants. « Nous supportons de plus en plus de créances clients, tandis que les taux d’intérêt augmentent. Cela nous oblige à disposer d’un besoin en fonds de roulement (BFR) important. Cette situation nous fragilise, mais les négociants devraient tenir le coup », affirme Vincent Mandin, président du Sinaa, le Syndicat du négoce agricole Centre-Atlantique.
Éviter de subir la volatilité des prix des intrants
À cela s’ajoute la volatilité des prix des intrants, en particulier ceux des engrais. « Cette instabilité peut peser lourdement sur nos activités, poursuit François Renaud. Nous allons probablement éviter d’acheter de gros volumes en milieu de saison et privilégier un achat-revente simultané des intrants avec nos clients. » Les négociants se préparent également à accompagner les agriculteurs pour qu’ils entament leur prochaine campagne dans de bonnes conditions, notamment en collaboration avec les établissements bancaires.
La viticulture est également un sujet de préoccupation pour les négociants du Naca. « Dans la région bordelaise, les surfaces viticoles ont atteint 110 000 hectares, mais elles devraient se stabiliser autour de 80 000 hectares. De plus, les ventes de cognac aux États-Unis sont en baisse », regrette Vincent Mandin.
Accompagner les négociants dans la RSE
Pour répondre à cette situation, le Naca, dont le rôle est d’accompagner les négociants, mise sur une implication accrue dans la responsabilité sociétale des entreprises (RSE). « L’objectif est d’amener un maximum d’entreprises vers la RSE, même celles qui ne se sentaient pas forcément concernées. C’est un enjeu de plus en plus important pour les banques et les employeurs », ajoute Simon Aimar, directeur du Naca.
Le dossier du carbone n’est pas encore assez mûr, selon le Naca « Nous n’avons pas encore trouvé de solution miracle, admet Simon Aimar. Nous sommes plutôt dans une phase de benchmarking, sans formules réellement intéressantes pour le moment. »
En 2024, le Naca rassemble 104 négociants, réalisant un chiffre d’affaires de 2,5 milliards d’euros, employant 2 000 personnes et collectant 3 millions de tonnes de céréales.