« Une crise entraînée par une urgence phytosanitaire en noisettes », Jean-Luc Reigne, Unicoque
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Unicoque n’a pu récolter que 6500 tonnes de noisettes en 2024, contre un potentiel de 13 000 tonnes. 50 % de la récolte a été détruite tout au long du cycle de culture, en particulier par le ravageur historique de la noisette, à savoir le balanin, ou ver de la noisette (Curculio nucum).
« Nous sommes dans une situation très difficile. Notre coopérative est menacée par une urgence phytosanitaire en noisettes », déclare Jean-Luc Reigne, directeur général de la coopérative Unicoque, le 23 octobre 2024. Unicoque n’a pu récolter que 6500 tonnes de noisettes en 2024, contre un potentiel de 13 000 tonnes. 50 % de la récolte a été détruite tout au long du cycle de culture, en particulier par le ravageur historique de la noisette, à savoir le balanin, ou ver de la noisette (Curculio nucum).
« La coopérative et ses 3000 producteurs demandent toutes les procédures nécessaires face à l’urgence phytosanitaire ainsi que l’harmonisation des règles phytosanitaires entre la France, l’Espagne et l’Italie au nom de l’égalité, de la lutte contre la distorsion de concurrence intra-européenne, de la souveraineté alimentaire et de la non-exportation des pollutions. »
Face à cette situation, la coopérative Unicoque prévoit un chiffre d’affaires entre 22 et 24 M€, contre 37 M€ réalisés en 2023 et 28 M€ en 2022. Elle anticipe un déficit de plusieurs millions d’euros, le premier de son histoire.
Un manque de matière première pour assurer ses marchés
Début septembre, un second constat a été fait : près de 30 % des noisettes récoltées se révèlent non commercialisables, rendues impropres à la consommation par le second principal ravageur de la noisette, émergé depuis 2015 : la punaise diabolique Halyomorpha halys.
« Il y a eu des attaques massives de punaises diaboliques et de balanins (ver de la noisette) contre lesquelles les producteurs associés n’ont pu lutter, faute de molécules phytosanitaires efficaces ayant une autorisation d’usage sur le territoire français », indique le directeur général.
En raison des dégâts provoqués par ces deux ravageurs, la majorité des lots de noisettes livrés à la coopérative Unicoque par les producteurs ne permettent pas de fournir des produits finis conformes aux normes internationales de commercialisation.
« Cette crise vient d’une politique phytosanitaire ultra-restrictive de la France, à la surtransposition de règles européennes. La situation est très difficile, surtout que nous avons une concurrence espagnole forte et des marchés à honorer. Nous ne le faisons jamais, mais nous allons sûrement devoir acheter à l’extérieur », indique le dirigeant.
La coopérative cite le rapport d’expertise réalisée au sein de ses locaux le 3 octobre 2024 par la Direction régionale de l’agriculture, de l’alimentation et de la forêt : « Sur la base de l’ensemble de ces éléments, il est attesté que les producteurs et la coopérative Unicoque ont été confrontés collectivement à une situation qui n’était pas anticipable et qui ne pouvait être maitrisée dans les conditions de moyens de lutte règlementairement autorisés. »