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Agroforesterie, des avancées mais des impacts encore trop faibles sur le terrain

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Un rapport, commandé par le ministère de l’Agriculture et diffusé le 31 août, évalue les effets et la pertinence du plan de développement de l’agroforesterie, entre 2015 et 2020. S’il a permis la montée en compétence des acteurs de la filière, et amélioré sa visibilité, les auteurs recommandent la mise en œuvre d’un second plan, pour avoir « des impacts perceptibles sur le terrain ».

Agroforesterie, des avancées mais des impacts encore trop faibles sur le terrain
Agroforesterie, des avancées mais des impacts encore trop faibles sur le terrain

« Le plan a contribué à la structuration des acteurs et organisé une gouvernance nationale, même si le paysage actuel n’est pas celui imaginé en 2015. » C’est l’une des conclusions de l’évaluation du plan de développement de l’agroforesterie , mis en œuvre entre 2015 et 2020. Commandé par le ministère de l’Agriculture, ce rapport a été diffusé le 31 août. Des éléments positifs sont soulignés, comme la visibilité apportée à l’agroforesterie, l’intérêt croissant des agriculteurs, la montée en puissance et compétence des structures agissant pour l’agroforesterie. « Fin 2019, 75 % des actions avançaient selon le rythme prévu dans la feuille de route que s’était fixé le comité de pilotage », précise le document.

Le frein financier, le plus cité par les conseillers

Les conclusions du rapport sont néanmoins, de manière globale, plus nuancées. Les auteurs insistent notamment sur le fait que la marge de progression est encore conséquente. Si l’intérêt pour l’agroforesterie a cru au sein du monde agricole depuis le lancement du plan, ce dernier « a très peu contribué à l’émergence d’outils facilitant le montage de projets agroforestiers ». Le frein le plus cité par les conseillers-animateurs (20 %) interrogés, via une enquête internet réalisée par les auteurs, est la mobilisation d’outils financiers. « Il y a eu peu de réalisations du plan permettant une amélioration des outils favorisant le développement de l’agroforesterie (juridiques, fiscaux, financiers), aussi la contribution du plan à ce résultat est plus que limitée », pose l’évaluation. Le rapport déplore ainsi le fait que « la prise en compte des pratiques agroforestières dans les signes de qualité est encore peu fréquente, alors que ce type d’action aurait pu davantage inciter de nouveaux agriculteurs à s’engager dans l’agroforesterie ». Mais aussi permettre aux agriculteurs de valoriser leur production.

Des synergies à développer, un second plan nécessaire

Le rapport regrette par ailleurs le manque d’articulation du plan de développement de l’agroforesterie avec d’autres programmes nationaux, promouvant l’agroécologie, comme Ecophyto, Ambition bio, la Stratégie nationale bas carbone. Et ce, « alors que des liens forts pourraient exister avec une grande partie de ces plans ».

Pour aller plus loin, le rapport conclue à « la nécessité d’un second plan » afin d'assurer « des impacts perceptibles sur le terrain ». Si la formalisation d’objectifs chiffrés est qualifiée de « délicate à réaliser », le rapport recommande de « poser un objectif d’accroissement des plantations des surfaces agroforestières ». Des efforts seront également à fournir pour développer et organiser le conseil agricole sur cette thématique. Les auteurs concluent ainsi que « les actions devront être mieux organisées, dimensionnées et priorisées. (…) Le plan devrait se pencher sur les questions de déclinaison et de concertation régionale, mais également sur la simplification des financements dédiés aux développement de projets de plantations. »