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2,5 à 5 % des pesticides sont contrefaits ou issus de la contrebande

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La problématique de la contrefaçon et de la contrebande, pour les produits phytosanitaires, risque de s’accentuer dans les années avenir. C’est la crainte exprimée par l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (Oclaesp), dans un rapport publié en janvier.

Crédit Europol - © D.R.
Crédit Europol - © D.R.

L’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (Oclaesp) publie, fin janvier, son premier rapport sur la menace environnementale, centré sur l’année 2022. Parmi les treize chapitres du document figure un focus sur la contrebande et les contrefaçons des pesticides. Selon l’Oclaesp, ils représenteraient 2,5 à 5 % du marché phytosanitaire français.

Vers une intensification de la contrebande ?

Le rapport formalise l’inquiétude d’une montée en puissance des importations illicites dans les prochaines années, en raison d’une accumulation de facteurs :

  • La diminution de l’offre en pesticides consécutive au durcissement de la réglementation et à la non ré-approbation de molécules jugées toxiques, combinée à la baisse de production en Asie, en Ukraine et en Russie.
  • L’augmentation possible des besoins liés l’émergence de nouveaux bioagresseurs des cultures, l’extension de l’aire de répartition des ravageurs due au changement climatique, et plus globalement la raréfaction des épisodes hivernaux qui limitaient la prolifération de nombreux ravageurs.
  • La perte d’efficacité des pesticides autorisés via les phénomènes de résistances, favorisés par l’utilisation massive et répétées d’un nombre limité de solutions.
  • Le fait que la France interdise davantage de produits que certains de ses voisins, augmentant la tentation d’aller se fournir à l’étranger, où ces produits sont encore autorisés.

50 affaires chaque année

Ainsi, en matière de contrebande, les gendarmes de l’Oclaesp identifient l’Espagne comme une source d’approvisionnement privilégiée, de nombreux produits phytosanitaires y restant autorisés alors qu’ils sont interdits en France. De plus, les produits y sont vendus moins chers. Pour ce qui concerne la contrefaçon, le rapport stipule que les principaux fournisseurs des substances actives seraient asiatiques (Chine, Inde), la formulation des produits étant le plus souvent opérée en Europe (pays de l’Est).

La brigade nationale d’enquêtes vétérinaires et phytosanitaires (BNEVP) est l’unité d’investigation de la direction générale de l’alimentation du ministère de l’agriculture. Elle prend en charge en moyenne 50 nouvelles affaires chaque année.

Lire ou relire notre enquête : Focus sur l’action de la France contre les trafics et contrefaçons de produits phytosanitaires