Agroécologie, BASF fait le point sur ses avancées concrètes
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Deux ans après l’annonce de sa feuille de route agroécologique à horizon 2030, BASF Agro a fait un point d’étape sur ses avancées en la matière. Co-construction et innovation sont mises en avant pour progresser et déployer les solutions alternatives : biocontrôle, semences et digital.
BASF France - Division Agro, dont l’ambition est de devenir le partenaire de référence de la transition agroécologique, a fait le point, le 30 juin 2022, sur le suivi de sa feuille de route à horizon 2030. Cette feuille de route agroécologique, formalisée en 2020 et révisée suite à des discussions engagées au sein d’un Comité de parties prenantes incluant six experts externes, vise à faire monter en puissance le biocontrôle, les semences innovantes et le digital. Et ce, en prenant comme fil rouge la co-construction et l’innovation. BASF s’est fixé l’objectif de voir son chiffre d’affaires constitué de 85 % de produits phytosanitaires conventionnels en 2025 et de 70 % en 2030, contre 93,9 % en 2021.
Du biocontrôle et des semences favorables à la transition agroécologique
Le premier des six piliers de la feuille de route de BASF vise l’accompagnement des agriculteurs dans la transition agroécologique. La société se félicite des itinéraires mis en place en vigne, intégrant des solutions de biocontrôle. « L’utilisation de Roméo a permis, sur la campagne 2020/2021, de réduire de 33 % l’IFT anti-mildiou et de 28 % l’IFT anti-oïdium », avance Pascale Gourmelin, responsable agronomique vigne et arboriculture.
Côté colza, BASF compte sur sa nouvelle variété Invos, qui sera lancée l’an prochain, pour contribuer à l’objectif « Colza robuste ». « Cette variété présente une bonne vigueur départ, se révèle très dynamique à la reprise, affiche un bon comportement face aux altises et au phoma (TPS Groupe 2) et se montre très productive et très riche en huile, souligne Ludovic Grosjean, responsable services agronomiques semences. Elle constitue un levier agroécologique pertinent, notamment dans ce contexte post-phosmet, et devrait faire partie des cinq meilleures variétés l’an prochain. »
Le digital gagne du terrain
BASF met également en avant ses avancées dans le domaine du digital, qui fait partie des leviers de la transition agroécologique. « Notre réseau de surveillance collaborative des cultures, Companion, compte actuellement 8 000 utilisateurs, dont 4 500 agriculteurs, précise Violaine Jaunâtre, responsable agronomique et chef de projet Companion. Plus de 37 000 observations ont été dénombrées en 2020/2021. Ces observations d’altises et méligèthes sur colza, de cicadelles et pucerons sur céréales, ou encore de rhynchosporiose, rouille jaune et septoriose… représentent un complément nécessaire aux outils d’aide à la décision. » L’objectif est de monter à 12 000 utilisateurs en 2025.
De son côté, xarvio Field manager a accompagné 240 000 ha en 2020/2021 et a permis l’obtention de 70 000 CEPP. Enfin, xarvio healthy fields, qui consiste à ne plus vendre des fongicides mais des hectares de cultures saines, a permis, pour sa deuxième année d’expérimentation sur 1 000 hectares en 2021, de baisser l’IFT fongicide de 21 %. « En 2022, 3 000 hectares ont été suivis avec sept partenaires de la distribution, informe Jérôme Clair, responsable xarvio digital farming France. Cette offre va poursuivre sa progression en 2023 et sera dans le futur proposée sur de nouveaux segments. »
Pour 2024/2025, BASF compte renforcer sa position d’acteur majeur de l’agroécologie en France grâce à l’agriculture de précision, avec le lancement du
. Cette technologie, issue d’une collaboration entre xarvio Digital Farming, Bosch et Amazone, permet de cibler les applications d’herbicides et de réduire jusqu’à 70 % les volumes utilisés. Elle est pour le moment utilisable en pré-semis sur toutes les cultures et en post-levée sur maïs, betterave sucrière et soja. Elle le sera à l’avenir en post-levée sur blé, orge, colza, tournesol et légumineuses.Renforcement des partenariats
BASF compte sur la co-construction pour avancer dans le domaine de l’agroécologie et multiplie les partenariats. Entre autres exemples, la société conduit depuis début 2021, avec Agrosolutions et une dizaine de coopératives partenaires du réseau InVivo, un groupe de travail nommé TCAP, pour Technique Céréales Agroécologie et Performance. Objectif : mettre en place de nouveaux itinéraires agroécologiques avec des responsables techniques des coopératives et des experts externes.
Autre exemple de coopération, celui mené avec huit partenaires autour de la gestion responsable du métazachlore. « Le premier plan, mené de 2014 à 2019 et copiloté avec Terres Inovia, a permis de réduire la dose moyenne de métazachlore de 712 g/ha en 2013 à 488 g/ha en 2019, et d’améliorer fortement la qualité de l’eau souterraine, avec une diminution du taux de dépassement des normes de 48 %, souligne Isabelle de Paepe, responsable stewardship et expertise agroécologie. Un nouveau plan de gestion responsable 2022-2026 a été lancé pour accompagner au changement de pratiques de désherbage colza sur les zones de captage ayant un enjeu métabolites. »
Une enquête participative sur les besoins et freins en matière d’agroécologie
BASF a lancé, début 2022, « La grande récolte », une enquête participative en ligne à destination du monde agricole visant à faire un état des lieux de l’agroécologie en France, avec ses besoins et ses freins. « Les résultats de l’enquête seront communiqués à l’automne 2022, informe Jean-Marc Petat, directeur agriculture durable et communication. Les 2 193 réponses, provenant de 1 982 agriculteurs, 120 distributeurs et 91 prescripteurs/influenceurs, sont encore en cours d’analyse. »
Part de marché à la hausse
« 41 % du budget R&D de BASF, soit 900 M€, est consacré à l’agriculture, ce qui montre l’importance de ce secteur d’activité pour le groupe, souligne Jean-Jacques Pons, directeur de BASF France - Division Agro. Les travaux de recherche portent sur les substances phytosanitaires de synthèse avec de nouveaux profils, le biocontrôle, l’amélioration variétale et l’agriculture de précision. »
BASF Agro s’attend à un rebond du marché phyto sur la campagne 2021/2022, notamment grâce à des niveaux de prix inédits et à un marché céréales désherbage toujours en progression. Et ce, malgré une faible pression maladies. « Notre part de marché devrait augmenter, notamment sur le segment herbicides colza et céréales et fongicides céréales », précise le directeur. Pour sa troisième année d’utilisation, le fongicide Revysol (méfentrifluconazole) a été utilisé sur plus de 1,5 Mha de céréales. Les activités digital et semences de la société connaissent quant à elles une légère progression.