Après le maïs, Elicit Plant s’attaque au tournesol et aux céréales
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Elicit Plant ne cache pas ses ambitions : atteindre, en 2025, un million d’hectares de maïs traités avec le biostimulant Best-a à l’échelle mondiale, contre 300 000 ha aujourd’hui. Pour assurer son déploiement, la société charentaise compte également sur le lancement d’EliSun-a, dès cette année sur tournesol, et d’Eligrain-a sur orge de printemps en 2024 et sur les autres céréales en 2025.
Passer à la vitesse supérieure. Le 19 septembre, en dévoilant ses projets pour les campagnes à venir, l’équipe dirigeante d’Elicit Plant n’a pas caché ses ambitions, en Europe mais aussi en Amérique du Sud et du Nord. Créée en 2017, cette start-up n’a, depuis le lancement de son biostimulant Best-a en 2021, cessé d’accélérer ses recherches, en gonflant notamment ses équipes (1) et en mettant au point sa plateforme technologique EliTerra. « Les phytostérols, présents dans chaque plante, ont un panel d’actions très large, résume Jean-François Déchant, CEO d’Elicit Plant. Les potentiels sont énormes mais cela demande du temps pour identifier quelle molécule est la plus efficace sur quelle culture, pour quel stress. » Car si sur maïs, Best-a aide la plante à mieux résister aux épisodes de sécheresse, Elicit Plant reconnait que ces molécules pourraient, à terme, lutter contre d’autres stress.
Sur tournesol, un gain de 3 à 4 q/ha
Pour l’heure, Elicit Plant lance EliSun-a, sur tournesol, « une culture également exposée au stress hydrique », justifie Aymeric Molin, co-fondateur de l’entreprise. Déjà commercialisé en Ukraine, ce biostimulant l’est désormais également en France. « Ce traitement, à appliquer en préventif, en un seul passage à la dose de 1 l/ha, agit sur la croissance racinaire des plantes, augmente le nombre de grains fécondés, allonge le cycle et permet donc un meilleur remplissage des grains, même en conditions de stress hydrique, expose-t-il. Le gain moyen attendu ? Entre 3 et 4 q/ha. »
Sur céréales, un effet aussi contre la verse
Autre lancement programmé : celui d’EliGrain-a, sur céréales. « Nous commencerons par l’orge de printemps en France dès le printemps 2024 avant de le proposer à l’ensemble des céréales en 2025 », poursuit Aymeric Molin. Là encore, les attentes visent une meilleure croissance racinaire, un remplissage des grains augmenté et… une résistance à la verse accrue. » Elicit Plant ambitionne également rapidement de se déployer sur le soja, notamment pour le marché brésilien, et pourquoi pas sur la vigne.
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Ralph Beckers, en charge de la stratégie marketing d’Elicit Plant assure que dans 90 % des cas, l’impact du Best-a est positif.[/caption]
En 2023, les performances de Best-a se confirment
La prochaine campagne inclut aussi une nouveauté pour Best-a : « il peut désormais être associé à des herbicides, fongicides ou insecticides. Une solution pour le positionner jusqu’au stade 6 feuilles du maïs ! », précise-t-il. Elicit Plant a, en 2023, multiplié par trois le nombre de sites expérimentaux à l’échelle mondiale dédiés à ce produit : 250 en Europe dont 200 en France, 80 au Brésil, 30 aux USA et 30 en Ukraine. « Sur l’ensemble de ces essais, le gain de rendement généré par une application de Best-a est, en moyenne, de 10 %, résume Ralph Beckers, en charge de la stratégie marketing. Dans 90 % des situations, le résultat est positif. » Si en 2023, 300 000 ha de maïs (dont 145 000 ha en France) ont été traités avec Best-a, l’enjeu est d’atteindre 1 Mha en 2025 à l’échelle mondiale, dont près de la moitié au Brésil et 300 000 ha en France.
Miser sur l’intelligence collective pour avancer
Cette journée, organisée en Charente au siège d’Elicit Plant, était aussi l’occasion de donner la parole à différents acteurs du monde agricole, français, américain, brésilien, polonais… pour échanger autour de la prévention des risques climatiques. « L’enjeu est de montrer comment, tous ensemble, nous pouvons faire évoluer l’écosystème agricole, expliquait Jean-François Déchant, CEO d’Elicit Plant. Nous devons nous appuyer sur l’expertise des coopératives et négoces pour aider à positionner au mieux nos solutions chez les agriculteurs ; sur les outils digitaux développés par les instituts techniques ou par InVivo ; sur les outils de travail du sol pour préserver la matière organique et donc, retenir au mieux l’eau dans les sols… sans oublier un soutien indispensable des Politiques ! Notre idée est bien qu’Elicit Plant grandisse, mais en nous appuyant sur de solides partenaires et profiter ainsi de l’intelligence collective. »
(1) Le nombre de salariés est passé, en 18 mois, de 15 à 75, dont 60 en France.