Biocontrôle, les trois chantiers d’IBMA France pour 2023
Le | Agrofournisseurs
Le biocontrôle poursuit son développement en France, mais la marge de progression reste encore conséquente. Pour 2023, IBMA France compte travailler trois grands chantiers moteurs : le Grand défi « Biocontrôle et biostimulants », la formation et l’accélération des autorisations au niveau européen. Le point avec Denis Longevialle, directeur général.
Sans nul doute, les produits de biocontrôle gagnent du terrain. Le suivi des indicateurs de la stratégie nationale de déploiement du biocontrôle le prouve. Deux d’entre eux, calculés en décembre 2022, dépassent les objectifs fixés. Le pourcentage d’usages couverts par au moins une solution de biocontrôle est de 55 %, pour un objectif fixé à 50 % au 1er janvier 2022 et à 60 % au 1er janvier 2025. Le nombre de macro-organismes autorisés est de 439, pour une ambition affichée à 390 au 1er janvier 2022 et à 420 au 1er janvier 2025.
Seul l’indicateur du nombre de ces produits disponibles sur le marché n’a pas atteint son objectif : il était de 735 en décembre 2022, contre les 750 attendus au 1er janvier 2022, en vu d’atteindre les 1 000 au 1er janvier 2025. IBMA France, qui ambitionne toujours de voir les solutions de biocontrôle dépasser 30 % du marché de la protection des plantes en 2030 et de couvrir plus de 50 % des usages en agriculture avec au moins deux solutions à modes d’actions complémentaires, continue à travailler les leviers clés du déploiement de ces spécialités alternatives aux produits conventionnels.
Grand défi « Biocontrôle et biostimulants », formations…
« Nous allons avancer sur trois principaux chantiers en 2023, informe Denis Longevialle, directeur général d’IBMA France. Le premier concerne le Grand défi « Biocontrôle et biostimulants », qui est une déclinaison de France 2030. IBMA France s’est associée à l’Afaïa sur ce grand projet. Les deux associations ont initié les travaux avec l’Acta et l’Inrae pour un lancement espéré de ce Grand défi dans les prochains mois. Le deuxième a trait à la formation, un sujet d’avenir crucial, tant pour les futurs exploitants que pour les conseillers. Ce chantier répond aux attentes de l’axe 3 de la stratégie nationale de déploiement du biocontrôle, mais également à celles des futurs pacte et loi d’orientation et d’avenir agricoles.
Pour ce dernier chantier, IBMA France s’implique notamment sur deux grands projets : l’audit des formations existantes et des attentes sur les biosolutions (produits de biocontrôle et biostimulants), dont les résultats sont attendus dans six mois (projet EFOR2BIO) ; la mise en place de modules de formations digitales visant cinq filières (grandes cultures, maraîchage sous serre et de plein champ, arboriculture, viticulture), dont le dernier livrable est prévu dans trois ans (projet DIGI-AGRO). « Ces modules niveau expert s’adresseront tant aux formateurs et aux enseignants qu’aux conseillers et aux producteurs pour s’autoformer et former », précise le directeur général.
… et réglementation européenne
Le troisième chantier travaillé par IBMA France a trait à la réglementation européenne. « La prise en compte du biocontrôle dans le projet de règlement SUR relatif à l’utilisation durable des pesticides, avec une définition européenne, est un point positif bien que perfectible, reprend Denis Longevialle. Notre attention porte également sur la nécessaire accélération de l’approbation des substances actives de biocontrôle pour pouvoir activer plus rapidement les mises en marché des produits. »