Chez UPL, la division NPP dédiée aux biosolutions prend forme
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La division Natural plant protection d’UPL dédiée aux biosolutions est opérationnelle. Ses dirigeants sont venus détailler son organisation et ses ambitions à Séville, le 21 octobre. Objectif : doubler le chiffre d’affaires provenant des solutions alternatives, actuellement de 350 millions de dollars, d’ici à 2026.
C’est à Séville, le 21 octobre 2021, que les dirigeants d’UPL ont détaillé, lors d’une conférence de presse, l’organisation et la stratégie de la division NPP, Natural plant protection, dédiée aux biosolutions. Le lancement de cette unité du groupe, qui inclut biocontrôle, biostimulants et biofertilisants, avait été dévoilé à Paris, en juin. Depuis, la division s’est structurée et est devenue pleinement opérationnelle.
Doubler le chiffre d’affaires biosolutions d’ici à 2026
L’ambition pour cette nouvelle division NPP n’est pas des moindres : doubler le chiffre d’affaires provenant des biosolutions, actuellement de 350 millions de dollars, d’ici à 2026. Les biosolutions représentent 7 % du chiffre d’affaires mondial d’UPL. Le marché, lui, devrait atteindre plus de dix milliards de dollars en 2025 : 7,8 milliards pour les produits de biocontrôle et 2,6 milliards pour les biostimulants.
“Notre approche durable ne date pas d’hier, mais désormais, avec NPP, nous réunissons, au sein d’une seule et même division, toutes nos forces d’expérimentation, de développement, de production et de vente relatives aux biosolutions”, explique Fabio Torretta, responsable des opérations pour la division NPP. Les solutions des différentes filiales sont désormais déployées au niveau international. “Vacciplant, produit à Saint Malo, est aujourd’hui distribué en Inde”, donne pour exemple le responsable.
En rachetant Arysta LifeScience et ses filiales Goëmar, GBM (Grupo Bioquímico Mexicano) et la société française NPP, en 2019, UPL a renforcé de manière conséquente son portefeuille de biosolutions.
Devenir le leader mondial des biosolutions
La division NPP compte, d’ici à 2023, renforcer sa R&D, ses partenariats et la mise en marché de produits pour devenir dès 2025, le leader mondial des biosolutions. Sur le premier semestre 2022, UPL envisage déjà de déposer 64 demandes d’autorisations de mise sur le marché et d’en obtenir 139.
Des programmes de formation sont également prévus pour accompagner le déploiement de ces solutions alternatives aux produits chimiques de synthèse. Les capacités de production seront par ailleurs développées. À Saint Malo, l’usine Goëmar prévoit déjà de presque tripler ses volumes de production de biostimulants et de solutions de biocontrôle à base d’algues.
L’Europe freinée par sa lourdeur réglementaire
La gamme NPP compte entre autres, les biostimulants GoActiv, le produit de biocontrôle Vacciplant à base de laminarine, le traitement antigerminatif des pommes de terre à base d’huile essentielle d’orange Argos, le fongicide Thiopron à base de soufre, l’insecticide biologique à base de granulovirus Carpovirusine, etc. Les travaux de recherche, quant à eux, portent aussi bien sur les micro-organismes que sur les phéromones ou encore la fixation du carbone dans le sol.
“En Europe, nous détenons déjà 11 % du marché des biosolutions”, souligne Fabio Torretta. Le responsable regrette toutefois le manque de réactivité des autorités réglementaires en Europe. “L’Europe est aujourd’hui leader de ce mouvement mais l’utilisation des biosolutions va exploser dans d’autres pays du monde, explique-t-il. L’enjeu réside dans les aspects réglementaires. Il faut sept ans pour mettre une biosolution sur le marché européen, contre un an seulement au Brésil désormais.”
Neuf usines dédiées dans le monde
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La station R&D de Séville, qui s’étend sur 22 ha, avec 6 000 m2 de serres, fait partie des sept stations expérimentales d’UPL où sont travaillées les biosolutions.[/caption]
NPP peut s’appuyer, dans le monde, sur neuf usines, six laboratoires de formulation et de R&D et sur sept stations expérimentales.
“Nous pensons que nous pouvons aider les agriculteurs à nourrir la planète de façon durable”, souligne Carlos Pellicer. Toutefois, pour le responsable des opérations d’UPL, l’avenir de l’agriculture ne dépendra pas uniquement des biosolutions. “Beaucoup de stratégies sont à travailler, ajoute-t-il. Et les produits de synthèse en font partie. Si nous avons besoin de la chimie, nous nous en servirons.”
Objectif : une gigatonne de carbone séquestré avant 2040
L’agrochimiste indien ambitionne de séquestrer une gigatonne de carbone avant 2040. “Cela représente l’objectif annuel de la France, l’Italie et la Grande-Bretagne réunis, dans le cadre de la lutte contre le changement climatique”, reprend Carlos Pellicer. Pour atteindre ce tonnage de carbone séquestré, UPL compte inciter les agriculteurs du monde entier à s’engager dans des pratiques durables, dont l’utilisation de ses biosolutions. Une phase pilote sera mise en place jusqu’à 2024 sur 100 000 hectares en Europe, au Brésil, en Argentine et aux États-Unis, avant d’arriver aux cent millions d’hectares en 2040.
“Micro power, macro impact, reprend le responsable des opérations. Notre volonté est de protéger les plantes, d’améliorer la santé des sols, de renforcer la résilience des cultures et d’augmenter les rendements et ce, de manière durable. Une stratégie qui bénéficie aux agriculteurs, aux consommateurs et à l’environnement.”
UPL a entre autres signé, en août 2020, un accord de coopération avec la fondation Fifa. Objectif : promouvoir et sensibiliser au développement durable dans l’agriculture et à l’éducation à travers le football.