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Florence Nys, Unifa : « Anticiper toute éventuelle nouvelle crise  »

Le | Agrofournisseurs

Après un automne extrêmement tendu, où les tarifs des engrais ont atteint des pics inédits, les marchés semblent s’être calmés. Les professionnels disposent pour le moment de peu de perspectives à long terme. Référence agro fait le point avec Florence Nys, déléguée générale de l’Unifa, l’Union des industries de la fertilisation, qui souhaite anticiper tout risque futur.

Florence Nys, Unifa : « Anticiper toute éventuelle nouvelle crise  »
Florence Nys, Unifa : « Anticiper toute éventuelle nouvelle crise  »

Référence agro : Quelle est la situation de l’énergie et des engrais ?

Florence Nys : Nous assistons à une détente. Elle est, entre autres, liée à la période : les commandes et livraisons pour les cultures de printemps sont désormais réalisées. Nous avons travaillé en collaboration avec l’ensemble de la profession, et nous continuons à disposer d’une cellule de veille initiée par le ministère de l’Agriculture, pour trouver de meilleures solutions, et assurer une production normale en termes agricoles. Nous avons travaillé sur les aspects agronomiques, techniques, logistiques et de production. Nous allons bientôt tirer un premier bilan, mais ce qui est certain, c’est que la France ne s’en sort pas trop mal vis-à-vis des autres pays européens, car notre programme de commande commence plus tôt dans l’année. Le taux de couverture des OS semble équivalent aux années précédentes à la même époque.

Quels leviers avez-vous identifiés pour faire face aux hausses du marché ?

F. N. : Nous travaillons avec le ministère de l’Agriculture sur ce sujet. Pour le moment, il n’y a pas eu de solutions concrètes d’identifiées, mais c’est une question que nous nous posons en interne. Il faut que cette situation reste exceptionnelle. Pourtant, nous sommes conscients qu’une crise similaire pourrait survenir à nouveau. Chaque type d’entreprise a son propre mode de fonctionnement et son modèle économique, aussi il n’est pas simple d’identifier des leviers pour toute la profession. L’ensemble des industriels de la nutrition des plantes reste extrêmement vigilant face à cette situation, mais certains aspects sont indépendants de notre volonté, comme le prix du gaz par exemple..

La Commission européenne a ouvert une enquête sur les taxes anti-dumping. Quel impact la levée de ces taxes aurait sur le marché des engrais ?

F. N. : À mon sens, cela ne va pas résoudre le problème des prix, parce que c’est avant tout une question d’offre et de demande. Même si vous réduisez le prix des engrais importés en suspendant ces droits, si la demande est trop forte et trop tendue, les agriculteurs n’en tireront pas de bénéfice, mais les producteurs d’engrais européens auront perdu leur protection. L’urée a atteint 1000 euros la tonne… Dans un tel contexte, la suppression de la taxe anti-dumping n’aura pas d’impact.