Gaïago en redressement judiciaire
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Après des ventes internationales chamboulées par la crise ukrainienne, Gaïago a été placée, le 5 mars, en redressement judiciaire. Son président, Jean-Pierre Princen, travaille à un plan de sauvegarde. Il en a dévoilé la teneur à Référence Agro.
Le 5 mars 2024, Gaïago, start-up spécialisée dans l’élaboration de biostimulants à base de pré et probiotiques, a été placée en redressement judiciaire. Une décision prise par son président, Jean-Pierre Princen, pour apporter une « bouffée d’air » à la société. « Ces dernières années, nous avions levé beaucoup d’argent, car nous étions en phase d’investissement majeure, confie-t-il à Référence agro. C’est le principe d’une start-up : investir avant de gagner les fruits de son travail. »
Des ventes insuffisantes à l’international
Mais après une « excellente année 2022 », au cours de laquelle les prix élevés des engrais ont incité distributeurs et agriculteurs à s’intéresser aux biostimulants fixateurs d’azote, la chute du prix des fertilisants a détourné l’attention des clients de Gaïago. « Non seulement les agriculteurs se sont rabattus sur les produits traditionnels, mais ils ont acheté pour deux ans. La conjoncture, avec la guerre en Ukraine, a brouillé toute visibilité pour notre société » explique Jean-Pierre Princen. Gaïago, qui avait misé sur son déploiement en Europe, a vu ses ventes s’effondrer à l’international.
Refocaliser Gaïago sur le marché français
Le redressement judiciaire permet à la société d’être cogérée par un administrateur, qui met en attente certains paiements. Une période de six mois au cours de laquelle Jean-Pierre Princen va élaborer un plan de sauvegarde, dont il espère qu’il permettra de « conserver le maximum d’emplois ». La stratégie principale de ce plan d’action : refocaliser Gaïago sur le marché français, qui, malgré la conjoncture, enregistre une croissance de 25 % par an depuis 2019. « La tendance, en France, est très positive pour les prébiotiques, et plus généralement pour la revitalisation du sol, se réjouit le président de Gaïago. Notre clientèle est fiable, fidèle et solide, nous sommes référencés chez de nombreux distributeurs. »
À la recherche de nouveaux investisseurs
D’après Jean-Pierre Princen, si les ventes de Gaïago en France doublaient pendant quelques mois, cela serait suffisant pour renflouer la société, sans avoir besoin d’investisseur extérieur. Pour autant, l’entrepreneur profite de la période de redressement judiciaire pour prospecter de nouveaux investisseurs, afin d’apporter des liquidités et « permettre à Gaïago de continuer à investir ».
Depuis ses débuts en 2014, Gaïago a investi plus de 25 M€ en France, dont 15 M€ pour Nutrigeo, son produit phare. « L’innovation a toute sa place, plus que jamais, dans le domaine des biosolutions » estime Jean-Pierre Princen, qui demeure optimiste.