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IBMA France devient Alliance Biocontrôle

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Le nouveau nom d’IBMA France, qui s’est désengagée d’IBMA Global, était attendu. Il a été dévoilé à la presse le 15 mai 2024 : Alliance Biocontrôle. L’association, créée il y a 25 ans, en profite pour établir une nouvelle feuille de route stratégique. Explications.

Ronan Goff, vice-président et trésorier, Céline Barthet, présidente, Anne Duval, responsable affaire - © D.R.
Ronan Goff, vice-président et trésorier, Céline Barthet, présidente, Anne Duval, responsable affaire - © D.R.

IBMA France, qui ne représente plus l’Association internationale des fabricants de biocontrôle (IBMA Global), change de nom et devient Alliance Biocontrôle. Cette nouvelle identité a été dévoilée à la presse le 15 mai 2024, 25 ans jour pour jour après la création de l’association. Il y aura donc désormais, pour représenter ces solutions alternatives en France, France biocontrôle, créée en octobre 2023 par Andermatt France, CBC Biogard, Biobest France et Koppert France, reconnue par IBMA Global, et Alliance Biocontrôle.

Un appui européen, Biocontrol Coalition

Nouveau nom, nouvelle feuille de route. Alliance Biocontrôle, qui compte 22 membres actifs représentant 80 % du marché, a toujours pour ambition de dépasser d’ici à 2030, en France, 30 % du marché de la protection des plantes et de couvrir plus de 50 % des usages avec au moins deux produits à mode d’action complémentaire. Pour atteindre cet objectif, sa nouvelle feuille de route se décline désormais en trois axes :

- Influencer les politiques publiques et la réglementation favorablement au biocontrôle ;

- Accélérer le déploiement et la valorisation du biocontrôle ;

- Fédérer les acteurs du biocontrôle et leur écosystème.

Le premier axe reste la priorité de l’association afin de réduire les délais de mise en marché de ces solutions alternatives, actuellement compris entre huit et dix ans, contre deux ou trois ans outre-Atlantique. Pour ce faire, l’association rejoint Biocontrol Coalition, « une nouvelle task force qui regroupe, au niveau européen, tous les acteurs du secteur », précise Ronan Goff, vice-président et trésorier de l’association. Objectif : travailler sur le programme stratégique pour la prochaine mandature européenne. « Une lettre ouverte de Biocontrol Coalition a été adressée à Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne », annonce Denis Longevialle, directeur général d’Alliance Biocontrôle. La volonté du consortium est d’aboutir à un marché unique du biocontrôle au sein de l’UE, avec une définition européenne et une étape unique, toujours au niveau européen, pour les autorisations des substances actives et des produits formulés. Et ce, afin d’accélérer les mises en marché et d’homogénéiser les AMM au sein des différents États membres. Une volonté semblable est affichée par IBMA Global.

Ouverture à toutes les structures ayant des expérimentations sur le biocontrôle

« Dans notre axe 2, nous apportons une nouveauté : accélérer la valorisation du biocontrôle, note Céline Barthet, présidente de l’association. Cela peut passer par des cahiers des charges, des crédits d’impôts… »

L’autre nouveauté figure dans l’axe 3 : l’association a fait évoluer ses statuts pour ouvrir son adhésion aux organismes qui réalisent des expérimentations en propre sur le biocontrôle, comme les distributeurs agricoles, les instituts techniques, les chambres d’agricultures… Ces organismes peuvent désormais rejoindre l’association comme membres associés, aux côtés des structures ayant des activités et/ou des dépenses de recherche et développement pour leur propre compte.

Surveiller le volet réglementaire français

En France, Alliance Biocontrôle suit de près les évolutions réglementaires. Projet de loi d’orientation pour la souveraineté en matière agricole et le renouvellement des générations en agriculture, en cours d’examen par les parlementaires, révision des dispositifs du conseil stratégique phytosanitaire et de la séparation de la vente et du conseil, qui devrait aboutir à un projet de loi cet été : les occasions de défendre le biocontrôle ne manquent pas. « L’association sera auditée le 29 mai par le CGAAER dans le cadre de la mission de concertation visant à revoir les dispositifs du conseil stratégique et de la séparation de la vente et du conseil, indique Denis Longevialle. Nous aurons une attention particulière pour le conseil spécifique, étape essentielle au déploiement des solutions de biocontrôle. »

Enfin, l’association étudie actuellement en détail la stratégie Écophyto 2030 afin de faire ses remarques lors du premier COS prévu en juillet, à défaut d’avoir pu le faire avant la publication. L’association souhaiterait, entre autres, voir la création d’un indicateur positif pour le biocontrôle.