Le colza regagne enfin du terrain

Les très bons rendements de la récolte 2021, les cours porteurs et les conditions de semis propices début août ont motivé bon nombre d’agriculteurs à laisser davantage de place au colza dans leur assolement. Après plusieurs années de fort recul, le colza semble enfin reprendre des couleurs. « La barre du million d’hectares devrait de nouveau être dépassée, confie François Jansseune, chef produit colza chez Limagrain Europe. Nous estimons nos sorties de volumes de doses en hausse de 12 à 17 %. Tout ne sera peut-être pas semé mais nous tablons sur une progression de la sole d’au moins 10 %. Le 8 septembre, près de 20 % des surfaces restaient à semer dans le Nord et l’Est du territoire ». Après un début d’été très humide et une fin d’août très sèche, les agriculteurs attendent le retour des pluies pour profiter de conditions de semis plus optimales, en espérant que les orages annoncés ne noient pas les parcelles.

La météo des prochains jours, décisive

Projection également à la hausse chez KWS. « Nous estimons la progression des surfaces entre 10 et 15 %, prédit Arnaud Nogues, le chef marché colza. Notamment en région Centre, là où les baisses ont été les plus significatives ces dernières campagnes. Début août, les semis se sont faits dans de très bonnes conditions, après des moissons tardives et des terres fraîches, propices aux levées. Portées par des cours haussiers, les intentions de semis ont été revues à la hausse. Mais depuis quelques jours, les emblavements sont stoppés, faute de pluie. Même si le colza supporte des semis jusqu’au 10-15 septembre, il a besoin d’un minimum de pluie pour accompagner sa levée. Des semis tardifs seront plus exposés aux attaques de ravageurs de début de cycle, d’altises notamment. La météo des prochains jours sera donc décisive pour caler la sole finale de colza. »

Les stades de cultures du colza, de « non semé » à 4 feuilles

Aujourd’hui, les semis réalisés de bonne heure, début août, se portent bien. « Pour les parcelles semées après le 15 août, les situations sont plus hétérogènes, remarque Sébastien Poitevin, chef marché colza chez Lidea. Tout dépend du type de sol, du travail du sol réalisé et du contexte climatique. Certains agriculteurs ont alterné moissons et préparations de sol pour les semis afin de profiter de conditions plus clémentes pour le colza. » Selon Terres Inovia, les stades des cultures s’échelonnaient, au 7 septembre, entre « non semées et 4 feuilles ». L’institut souligne que l’irrigation est parfois déclenchée pour faire lever les cultures.

Le rendement, toujours plébiscité

Quant au choix des variétés, « les agriculteurs continuent de miser sur la régularité du rendement », explique François Jansseune. « Sans oublier leur bon comportement vis-à-vis des ravageurs », ajoute Arnaud Nogues. Autre tendance soulignée par Sébastien Poitevin, « le recours de plus en plus fréquent à des mélanges variétaux et des plantes compagnes ».