Le marché des biostimulants ralentit pour la seconde année consécutive
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2020 marque un retrait de l’utilisation de biostimulants, pour la seconde année consécutive. Un phénomène conjoncturel, qui ne remet pas en cause la bonne dynamique des cinq dernières années.
L’utilisation de biostimulants accuse un léger recul, comme pour la campagne 2019-2020. Ce repli, plus marqué en valeur qu’en surface, s’explique par des raisons conjoncturelles.
« L’automne 2019 a été particulièrement compliqué pour implanter les céréales à paille, indique Christophe Jounaux, responsable marketing pour Kynetec. Ces surfaces ont été remplacées par des cultures de printemps moins consommatrices de biostimulants. »
La diminution de 700 000 ha de céréales à paille, par rapport à l’année précédente, explique à elle seule près de 25 % de la baisse de marché en surface. Autre facteur de ralentissement, la baisse d’un tiers des surfaces de colza, culture particulièrement consommatrice de biostimulants.
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Le marché des biostimulants pourrait repartir de façon dynamique
Le prix moyen des céréales au printemps 2020 n’a pas incité les agriculteurs à investir dans des biostimulants. La campagne actuelle semble plus encourageante, avec des prix particulièrement élevés et des rendements prometteurs.
Il est probable que le marché reparte de façon dynamique, d’autant qu’au cours des cinq dernières années, la croissance de ce secteur est très forte, tirée par une demande émanant des agriculteurs.
Depuis 2016, les surfaces dédiées aux biostimulants ont augmenté de près de 25 % et la valeur du marché a augmenté de 13,9 %. Cette croissance est particulièrement marquée en arboriculture, où les surfaces ont augmenté de 30,8 % devant la viticulture (+ 27,1 %) et les grandes cultures (+ 21,2 %).
Des effets sur les aléas climatiques
Les grandes cultures représentent la moitié du marché, mais sont suivies de près par la viticulture (39 %) et l’arboriculture (8 %). Si la vigne est un marché mature et stable, elle pourrait être mise en péril par les aléas climatiques.
« L’épisode de gel, en particulier sur la vigne et l’arboriculture, pourrait inciter les agriculteurs à moins investir sur la prochaine campagne », indique Timac Agro. Une baisse des trésoreries d’autant plus préoccupante que, selon Christelle Caumont, responsable projet biostimulant chez Nufarm, « l’intérêt est grandissant mais le prix plus élevé reste un frein indéniable ».
Mais si les aléas climatiques ont un impact sur la trésorerie des agriculteurs, ils constituent pour de nombreuses entreprises interrogées par Référence agro un des facteurs de déploiement des biostimulants, qui peuvent permettre aux plantes de mieux supporter la sécheresse et le gel. « Les arbres traités avec un biostimulant avant l’épisode de gel du début avril ont pu redémarrer rapidement et garder une partie du rendement, alors que les arbres non traités ont perdu leurs fruits » abonde Alice Toderi, directrice marketing Hello Nature.
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Cet article a été écrit en collaboration avec Kynetec, leader mondial des études de marché en agriculture.