Les semenciers, actifs et réactifs
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L’assemblée générale de l’UFS se tient ce jeudi 5 novembre. Hier, Claude Tabel et Rachel Blumel, le président et la directrice générale de l’union, ont fait le point sur l’année écoulée. Surfaces de production de semences, bilan de l’export, contribution du secteur aux CEPP et au contrat de solutions, montée du bio… autant de sujets évoqués, chiffres à l’appui.
Le 4 novembre, à la veille de son assemblée générale, l’UFS, l’Union française des semenciers, a fait le point sur la campagne écoulée. Une année marquée par une stratégie d’ouverture, de dialogue et d’interactions avec la société et les parties-prenantes. « Nous avons participé à différents débats, Pac, Farm To Fork, sommes allés à la rencontre des étudiants… rappelle Claude Tabel, président de l’Union. Il est important de prendre le pouls pour préparer l’avenir. »
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« Une semence sur deux produite en France est exportée », rappelle Rachel Blumel, directrice générale de l’UFS.[/caption]
Un CA de 3,3 Mds€
Malgré les difficultés de ces derniers mois, climatiques, logistiques, sanitaires ou réglementaires, la filière a tenu le cap. Le chiffre d’affaires global du secteur atteint 3,3 Mds € dont la moitié est réalisée à l’export. « Une semence sur deux produites en France est exportée, rappelle Rachel Blumel, la directrice générale. Si les exportations ont augmenté de 12 %, à 1,86 Md€, les importations ont elles aussi connu une hausse, de 17 %, notamment en fourragères et légumineuses, deux espèces dont la demande progresse nettement en France. »
+ 95 % du bio en 5 ans
Autre fait marquant, la dynamique de la production de semences bio, là encore pour répondre à la demande : + 43 % en tournesol, + 40 % en maïs, + 28 % en protéagineux, + 14 % en céréales à paille, + 13 % en semences fourragères… et + 400 % en sorgho. « Les surfaces de multiplication en bio atteignent désormais 14 000 ha, soit + 95 % en 5 ans. Cela devrait encore s’accélérer », prédit Claude Tabel.
Le plan protéines booste certaines espèces
Le contexte économique des exploitations est peu favorable à l’achat de semences certifiées. « Nous avons anticipé ce phénomène en réduisant le plan de multiplication en céréales à paille, confie Claude Tabel. À l’inverse, nous notons une forte progression de la demande de mélanges de variétés de céréales pour simplifier la conduite des cultures. En protéagineux, les surfaces gagnent du terrain, en perspective du nouveau plan protéines et l’espoir d’un rebond de la demande. En maïs, nous devrions, à cause du climat, atteindre 90 % des objectifs, avec des surfaces de multiplication en hausse de 17 %. Certaines tensions sont susceptibles d’apparaître sur certaines variétés de maïs et de tournesol », conclut-il.
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Pour Claude Tabel, président de l’UFS, « la sélection variétale est un levier incontournable pour réussir la transition agroécologique ».[/caption]
CEPP, contrat de solutions… la semence à l’honneur
Claude Tabel a également rappelé la contribution très active des entreprises semencières aux transitions agricoles et notamment à la diminution de l’usage des produits phytosanitaires. À commencer par le déploiement du contrat de solutions. « Sur les 86 fiches solutions à disposition, 18 (soit 21 %) sont issues de l’amélioration des plantes, précise-t-il. 14 concernent la résistance à des maladies, 3 participent à l’amélioration de la physiologie végétale et une à la résistance aux ravageurs. » La sélection variétale s’affiche également comme un levier d’obtention des CEPP. « Elle arrive d’ailleurs en deuxième position, derrière les méthodes alternatives, avec 6 actions standardisées répertoriées en 2019, soit près de 359 solutions disponibles (108 de plus qu’en 2018). Alors que ces solutions représentent, en volume, 9 % des actions standardisées disponibles, la sélection végétale pèse pour plus de 23 % des certificats obtenus », précise-t-il. Une dynamique que la filière espère bien poursuivre.