Les sociétés phytos aussi s’intéressent au marché du lin
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Même si le lin nécessite peu de traitements, cette culture intéresse quand même les fournisseurs, compte tenu de la dynamique de la filière. Les herbicides et les biostimulants concentrent les efforts des structures présentes sur le marché.
Bien que qualifiée de plante bas intrant et représentant un petit marché, plusieurs agrofournisseurs avaient fait le déplacement mi-juin, au salon Lin’ovation, dans l’Eure, consacré au lin fibre. Comme pour les acteurs de la distribution et les semenciers de la région, l’idée était avant tout d’être présent. « La filière a le vent en poupe, nous sommes là pour être identifié comme fournisseur sur le lin », résume Camille Tancogne-Dejean, responsable marketing chez Certis.
Le marché stratégique des herbicides
La culture du lin a tout de même dû composer avec plusieurs retraits de molécules. « La filière est dynamique mais il y a de moins en moins de spécialités herbicides », poursuit la responsable marketing. « Historiquement, nous étions très présent sur ce créneau avec plusieurs offres qui ont depuis été interdites, explique Christian Piekacz, responsable technique national en grandes cultures chez FMC. Mais en 2021, nous avons lancé un nouvel herbicide, Allié SX. » D’autres candidats herbicide sont en cours de développement, certains proches du lancement. « L’un d’entre eux pourrait peut-être aller sur le lin », précise Christian Piekacz. Après l’arrêt de son herbicide phare, Emblème, il y a un an, Nufarm a aussi dû se repositionner. « Nous avons réussi à réinvestir ce marché, avec le lancement de trois nouveaux produits (Metiss, Starship, Fusilade max), se félicite Christelle Caumont, chef marché espaces verts, maraîchage et biostimulants chez Nufarm.
Peu de produits contre l’oïdium
Les représentants de BASF insistent, pour leur part, sur d’autres défis techniques à relever. « Nous avons des attentes sur les fongicides et il y a des impasses techniques sur les traitements de semences », note Marie Laurent, responsable marketing pour la région Nord. De manière générale, le marché reste assez restreint, comme en témoigne l’offre sur l’oïdium, la principale maladie menaçant la culture du lin. « Il n’existe que trois produits, et l’un d’eux bénéficie d’une dérogation (Héliosoufre d’Action pin), indique Camille Tancogne-Dejean, de chez Certis. Les autres produits déjà homologués, comme les SDHI, ne sont pas assez efficaces. »
Perspectives sur les biostimulants
Dans ce contexte, les entreprises du secteur sont de plus en plus nombreuses à investir le domaine des biosolutions, et notamment des biostimulants. « Le lin fait partie des alternatives sur lesquelles nous voulons être présents via les biostimulants, explique Christelle Caumont de Nufarm, qui propose le GO Up depuis 4 ans. C’est la direction vers laquelle nous souhaitons faire évoluer notre gamme. » Des ambitions portées également par UPL. La firme commercialise ainsi depuis un an un biostimulant à base de Go Activ, dédié uniquement au lin, le Linifibre. « Les biosolutions représentent aujourd’hui 30 % du chiffre d’affaires, indique Timothée Lavoinne, chef de marché cultures industrielles. L’orientation stratégique d’UPL est de faire pencher notre portefeuille vers ces biosolutions, sur toutes les cultures. »