SDHI, les parlementaires concluent à une absence d’alerte sanitaire
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L’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) a publié le 26 juin 2020 son rapport relatif à la controverse sur la toxicité des fongicides de la famille des SDHI. Il conclut que les nouveaux éléments apportés par le groupe de chercheurs CNRS/Inserm restent insuffisants pour légitimer une alerte sanitaire. Un avis qui conforte la position de l’Anses.
« Les travaux du groupe de chercheurs soulèvent des points intéressants, dont certains nécessitent d’être validés et approfondis. Ils ne semblent toutefois pas suffisants pour légitimer une alerte sanitaire à la hauteur des craintes exprimées par voie de presse », précise l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) dans son rapport relatif à la controverse sur la toxicité des SDHI, mis en ligne le 26 juin 2020. Ce rapport répond à une saisine de la Commission du développement durable et de l’aménagement du territoire de l’Assemblée nationale, suite à la polémique sur cette famille de fongicides suspectée de constituer un danger sanitaire par un groupe de chercheurs CNRS/Inserm menés par Pierre Rustin.
Poursuite des recherches
Après des auditions conduites le 23 janvier 2020, l’OPECST, par la voix de ses rapporteurs, le sénateur Gérard Longuet et le député Cédric Villani, respectivement président et premier vice-président de l’Office, se range donc aux côtés de l’Anses. Pour l’Agence, aucun nouvel élément scientifique probant n’est en effet venu confirmer l’existence d’une alerte sanitaire susceptible de conduire au retrait des autorisations de mise sur le marché (AMM) de produits phytosanitaires en vigueur. Une conclusion qui ne l’empêche pas, toutefois, de se repencher sur la question et de poursuivre les travaux de recherche, comme l’a recommandé la Commission nationale de la déontologie et des alertes en matière de santé publique et d’environnement (cnDAspe). Et comme le conclut également l’OPECST.
Dans son rapport, l’Office souligne que « la science doit avancer sur l’effet cocktail et sur les mécanismes cancérigènes non mutagènes : elle doit augmenter l’étendue des connaissances sur ces effets et développer des tests fiables et rigoureux qui permettent de les tester ». Il recommande également que « les toxicologues responsables de l’établissement des lignes directrices à l’échelle internationale se saisissent pleinement des potentiels effets mitotoxiques des substances phytopharmaceutiques ».