Semae propose des actions sur la relation multiplicateurs-semenciers
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Pour concurrencer le prix élevé des céréales, qui pourrait détourner les multiplicateurs de semences de cette activité, Semae a travaillé sur plusieurs leviers d’action autour de la relation semenciers/agriculteurs.
Le 13 décembre se tenait l’assemblée générale de Semae. En préambule, l’interprofession des semences avait organisé une conférence de presse pour présenter sa feuille de route, notamment en ce qui concerne les relations entre établissements semenciers et agriculteurs multiplicateurs. Pierre Pagès, vice-président de Semae, a rappelé les difficultés auxquelles la filière a été confrontée en 2022, entre tensions géopolitiques ayant entraîné une hausse des coûts des commodités et climat chaud et sec, peu propice à la multiplication de semences.
« Les résultats sont mauvais : le maïs n’atteint que 70 % de l’objectif, il y a une réduction de la production de 17 % pour les betteraves, de 13 % pour le tournesol, en fourragères, 10 %, en protéagineux 8 %. Nous anticipons des baisses de surfaces de production de semences. »
Révision de la convention type
Pour faire face à cette baisse des surfaces, et préserver la relation de confiance entre les agriculteurs multiplicateurs et les établissements semenciers, Semae propose plusieurs actions, comme la révision de la convention type qui régit la relation contractuelle entre agriculteurs et établissements semenciers. Cette nouvelle convention, renouvelée régulièrement, et effective pour cinq ans, tient compte des changements réglementaires induits par les lois egalim.
Mettre en œuvre des organisations de producteurs
Pour améliorer encore les échanges entre multiplicateurs et semenciers, Semae a également créé un cadre pour la mise en place d’organisations de producteurs par cultures dans le secteur semenciers. Une telle organisation existait déjà au sein de la filière plants de pommes de terre. L’association générale des producteurs de maïs, AGPM, a voulu, à son tour, mettre en place une telle organisation pour ses multiplicateurs, et a mis ses travaux en commun avec Semae. Le cadre type a été déposé début novembre auprès du ministère de l’Agriculture, et devrait être agréé dans les mois prochains.
Semae imagine un observatoire des prix
Enfin, Semae a mis en place un observatoire des prix. « Nous avons imaginé un indicateur simple, le coût de la multiplication par hectare », a expliqué François Desprez, président de Semae. Les semenciers seront invités à collecter et partager le coût planteur/multiplicateur pour les surfaces exploitées en 2020 et 2021, afin de donner un indicateur de l’évolution des prix. « Ces éléments, à disposition de la filière, permettront d’objectiver les discussions sur le sujet du prix payé aux multiplicateurs », a indiqué François Desprez.