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Amidon, un marché qui repart mais des coûts de production en hausse

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Entre signaux positifs et inquiétudes, l’Usipa, syndicat des industries de l’amidonnerie, propose un bilan tout en nuance de l’année 2020 et des perspectives pour 2021. Le marché repart, mais les coûts de production s’envolent.

Mariane Flamary et Marie-Laure Empinet, respectivement DG et présidente de l’Usipa. - © D.R.
Mariane Flamary et Marie-Laure Empinet, respectivement DG et présidente de l’Usipa. - © D.R.

Les bilans annuels, par filière, se suivent et confirment le caractère atypique de l’année 2020. Le 30 septembre, c’est le secteur de l’amidonnerie qui s’est prêté à l’exercice. En marge de son assemblée générale, l'Union des syndicats des industries des produits amylacés et de leurs dérivées (Usipa) est revenu devant la presse sur les grands enseignements de l’année passée. Le chiffre d’affaires s’établit à 2,91 milliards d’euros, soit un recul de 6 % par rapport à 2019, principalement lié à la baisse des exports vers l’Europe (Allemagne, Pays-Bas et Royaume-Uni en tête). « C’est mieux, ou en tout cas moins pire, que l’économie française dont le PIB a connu un repli de 8,3 %, nuance Marie-Laure Empinet, présidente de l’Usipa. Le secteur a fait preuve de résilience, les clients ont été livrés dans les temps. »

Un débouché pour près de 20 % des blés français

Près de 6 Mt de matières premières agricoles sont passés par les dix sites de transformation des quatre adhérents de l’Usipa (ADM, Cargill, Roquette, Tereos). Depuis trois ans, le blé est devenu le principale gisement du secteur (3,1 Mt en 2020), devant le maïs (1,9 Mt). Le pois et la pomme de terre représentant à eux deux 1 Mt des approvisionnements. « Nous nous plaçons comme un partenaire majeur de l’agriculture, avec l’équivalent de 15 000 exploitations impliquées dans nos filières, revendique Mariane Flamary, déléguée générale de l’Usipa. Sur 2020, près de 20 % des blés produits sont passés dans nos usines. »

Pas d’inquiétude sur la qualité des blés 2021

L’Usipa communique également sur un signal positif du marché sur le premier semestre 2021. « La demande est repartie à la hausse, les carnets de commande sont remplis, affirme Mariane Flamary. Mais cette reprise reste fragile. » Cette fragilité ne relève pas de la qualité des récoltes. Sur ce point, l’Usipa note que les premiers blés reçus en usine étaient de bonne qualité. L’inquiétude portait initialement sur les PS et taux de remplissages des moissons tardives, mais le syndicat se veut rassurant. « Les OS font un travail remarquable d’analyse des lots, et nos opérateurs ont appris à travailler avec des qualités fluctuantes, commente-t-elle. La qualité ne devrait pas être un problème majeur cette année. »

Des coûts de production qui grimpent, selon l’Usipa

Les signaux alarmants se situent ailleurs. Divers coûts de production sont en augmentation. Le blé, pour commencer, et la pomme de terre, même s’il est trop tôt pour être catégorique sur cette dernière production. « Le prix du gaz a quadruplé depuis avril, et depuis janvier le prix du carbone a plus que doublé, remarque encore Mariane Flamary. Ajoutez à cela les difficultés logistiques  : pénurie de chauffeurs routier, raréfaction des containers pour la voie maritime… les prix de transport s’envolent. » Si l’Usipa estime le secteur suffisamment résilient pour s’adapter, le syndicat demande toutefois aux pouvoirs publics un coup de pouce spécifique pour continuer à décarboner son activité. « Nos émissions ont diminué de 12 % depuis 2015, grâce à d’importants investissements, rappelle Mariane Flamary. Pour aller plus loin tout en faisant face à nos charges, et pour que ces efforts ne génèrent pas une distorsion de concurrence avec nos concurrents internationaux, nous avons besoin d’aide. »