Anses, des recommandations pour limiter les disséminations accidentelles d’OGM
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Suite à l’identification de colza OGM proche d’une usine Saipol utilisant des graines importées, en Seine-Maritime début 2022, l’Anses émet dans un rapport, publié le 20 janvier 2023, ses recommandations pour éviter les disséminations accidentelles d’OGM.
Des plants de colza OGM en végétation, le long d’une route de Seine-Maritime. L’actualité avait fait grand bruit, en février 2022. Dans la foulée, le ministère de l’Agriculture avait chargé l’Anses d’identifier les mesures de gestion les plus adaptées pour éradiquer les plants de colza OGM, et éviter que ce type d’incident ne se reproduise. Il avait été établi assez rapidement que ces graines OGM, issues d’importations, étaient tombées de camions approvisionnant l’usine Saipol de Rouen.
Une série d’inspections sur 2022 et 2023
Le 20 janvier 2023, l’Anses a publié son rapport. Le ministère de l’Agriculture affirme, dans un communiqué daté du même jour, que sa Direction générale de l’alimentation (DGAL) se livre actuellement à une analyse approfondie du document. Le communiqué précise également que, sans attendre ce rapport, « des inspections d’autres usines de trituration de colza qui importent du colza OGM de pays tiers et de leurs alentours ont été réalisées en 2022 ou sont prévues pour 2023 ».
Cartographier le parcours des OGM importés
De fait, l’Anses évoque des « lacunes » dans l’actuel plan de surveillance encadrant l’importation d’organismes génétiquement modifiés. Dans le cas de Saipol, le grand nombre d’intervenants impliqués dans le transport et la manipulation des graines OGM importées « complexifie le respect des procédures ». Le groupe de travail « biotechnologie » de l’Anses suggère ainsi un suivi plus strict de ces dernières, tout en proposant de les appliquer sur « toutes les zones de déchargement, de transport, et leur environnement proche », et non plus seulement sur les installations de transformation.
L’Agence recommande ainsi l’établissement d’une cartographie de ces différents sites et voies de transport, et la mise en place de leur surveillance « à un intervalle régulier, tout au long de l’année, permettant d’anticiper la floraison des plants des espèces observées, sur un rayon de dix kilomètres », ainsi qu’un échantillonnage des plants observés sur les zones de surveillance, suivi d’une analyse moléculaire, au moins une fois par an.
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