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Avril veut triturer un million de tonnes de tournesol sous deux à trois ans

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Le 14 avril, les dirigeants du groupe Avril ont annoncé leur confiance dans le développement des surfaces de tournesol en France. Ils prévoient de triturer, sous deux à trois ans, un million de tonnes de graines via Saipol, soit 30 % de plus qu’aujourd’hui.

Arnaud Rousseau, Aymeric Mongeaud et Jean-Philippe Puig, respectivement président, directeur financi - © D.R.
Arnaud Rousseau, Aymeric Mongeaud et Jean-Philippe Puig, respectivement président, directeur financi - © D.R.

À l’occasion de la présentation à la presse du bilan du groupe Avril, le 14 avril 2022, les dirigeants ont annoncé le lancement de deux projets. Le premier concerne la filière tournesol, pour laquelle l’ambition est d'augmenter la capacité de transformation de la filiale Saipol, pour atteindre le million de tonnes triturées, contre 700 000 aujourd’hui. « Nous tablons sur une surface de 900 000 hectares dans un avenir proche, et 800 000 hectares atteints dès les semis en cours sur 2022, après être descendu en dessous des 700 000 ha en 2021, explique Jean-Philippe Puig, DG du groupe. Si nous y parvenons, alors la balance française pour l’huile de tournesol, en déficit de 130 000 tonnes actuellement, serait proche de la neutralité. »

Une conjoncture favorable au tournesol

Le président d’Avril Arnaud Rousseau estime que les agriculteurs seront au rendez-vous, pour des raisons à la fois conjoncturelle et structurelle. « À court terme, le prix de l’azote, les besoins en eau et l’énergie nécessaire au séchage sont très favorables au tournesol par rapport au maïs, dans les arbitrages des producteurs et des OS, estime-t-il. À plus longue vue, nous constatons que la culture trouve de la place dans les assolements jusque dans les Hauts-de-France, alors qu’il y a quelques années, c’était le cas surtout au sud. Il y a de la marge. »

Contours du projet encore à structurer

Les moyens et financements de ce projet sont en cours de définition. Il est trop tôt, par exemple, pour savoir si les installations actuelles seront les seules mobilisées pour la transformation, ou si d’autres devront sortir de terre. « L’essentiel de nos outils sont capables de triturer du colza et du tournesol, mais dans certains cas, passer de l’un à l’autre peut avoir un surcoût, rappelle Jean-Philippe Puig. Nous devons encore peaufiner cette stratégie, qui demandera aussi du temps pour sa phase de concrétisation. » Sans donner d’échéance précise, il affirme qu’il faudra « deux bonnes années » pour atteindre l’objectif du million de tonnes de tournesols triturés par Saipol.

6 M€ pour les filières d’élevage

Le second projet annoncé concerne les filières animales, « très fragilisées ces dernières années », rappelle le président d’Avril. Le groupe prévoit de débloquer, via sa filiale Sanders, une aide de 6 M€ pour les élevages. Si une date est annoncée, soit le 1er juillet 2022 pour le lancement du dispositif, là encore le détail reste à définir. « Nous sommes industriel et financeur à la fois, nous pouvons aider les éleveurs sous l’une ou l’autre de ces casquettes, précise Jean-Philippe Puig. Ce sera très certainement du cas par cas, selon les besoins exprimés par les agriculteurs. »

Des résultats « robustes » pour Avril en 2021

Les dirigeants du groupe se sont félicités des résultats de 2021, fruits d’une stratégie « vision longue et de l’investissement de nos équipes », a insisté Arnaud Rousseau. L’Ebitda d’Avril s’établit à 356 M€, soit 46 % de plus qu’en 2020. Le résultat net est de 150 M€ (+155 %). Sur ces indicateurs, Avril est « en avance sur ses prévisions », affirme le président d’Avril. Dans le détail, les quatre pôles du groupe montrent des résultats contrastés. Le domaine « solutions pour l’agriculture » pâtit du contexte morose en productions animales, voit sa contribution à l’Ebitda limitée à 13 M€ (-57 % par rapport à 2020). Le pôle « première transformation et énergies renouvelables », à l’inverse, progresse avec 171 M€ de contribution à l’Ebitda, contre 29 en 2020.