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Bas carbone, la filière chanvre demande à Inrae d’étudier le potentiel de la filière

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Pour mieux quantifier et améliorer le stockage du carbone des 20 000 hectares cultivés en chanvre en France, l’interprofession dédiée, concernée par la méthodologie grandes cultures toujours en cours de validation, a missionné Inrae. Un rapport sur la question est prévu pour septembre.

Bas carbone, la filière chanvre demande à Inrae d’étudier le potentiel de la filière
Bas carbone, la filière chanvre demande à Inrae d’étudier le potentiel de la filière

La validation de la méthodologie grandes cultures pour le label bas-carbone se fait toujours attendre. Un délai qui n’empêche pas les filières de se mobiliser. Interchanvre a ainsi missionné fin juin l’Inrae, pour la rédaction d’un rapport. Celui-ci, attendu pour septembre, doit livrer des données plus précises sur les capacités de séquestration de carbone induites par cette culture. « Nous avons fourni à Inrae des données pour chaque bassin de production, explique Nathalie Fichaux, directrice d’Interchanvre. Cela nous permettra de savoir quelle est la rotation optimale pour maximiser le stockage de carbone, via la comparaison d’itinéraires avec et sans chanvre. »

Prouver la pertinence de la culture du chanvre

Le chanvre est déjà intégré dans les outils de calcul de la méthodologie grandes cultures. A travers ce travail, l’interprofession souhaite « apporter des preuves de la pertinence de l’intégration du chanvre dans les rotations », mieux quantifier le carbone stocké et donner des clés d’amélioration du bilan carbone. « L’idée serait de mettre en place des fermes pilotes afin de mieux estimer cette marge de progrès », indique Nathalie Fichaux. Ce travail a otamment npour objectif de fournir les données complémentaires au modèle Simeos-AMG, un outil de modélisation des teneurs et stocks en carbone organique des sol.

Apporter de la valeur ajoutée dans la filière

Chaque hectare de chanvre stocke en moyenne 15 tonnes de CO2. Interchanvre veut désormais maximiser la valeur ajoutée pour les producteurs. A l’origine, l’interprofession voulait également valoriser le chanvre dans l’ensemble des débouchés, notamment dans le bâtiment, via la substitution d’autres matériaux. « Ce projet n’a pas été validé par l’État et l’Ademe, qui ont avancé que la méthodologie est déjà assez complexe, et qu’il serait trop compliqué d’aller à l’aval, jusqu’aux débouchés, précise la directrice d’Interchanvre. C’est toute la problématique du chanvre, la culture a beaucoup de types de débouchés. Nous nous concentrons donc sur les travaux pour affiner l’intérêt du chanvre dans les rotations. »

En 2020, 20 000 hectares étaient cultivés en chanvre, par 1500 producteurs.