Bio : face à une consommation en baisse, l’Agence bio se veut rassurante
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L’Agence bio livre une analyse sereine des chiffres de la filière bio sur 2021. Si le chiffre d’affaires baisse de 51 millions d’euros, l’agence souligne que cela est le résultat d’une tendance globale en France, où les budgets alimentaires ont reculé entre 2020 et 2021.
Le recul de la consommation de produits bio est un effet collatéral d'un marché alimentaire qui a globalement décru en 2021. C’est le message répété avec insistance par l’Agence bio, le 10 juin, lors de la présentation des chiffres de la filière AB. La directrice de l’agence, Laure Verdeau, étaye : « En France, les ménages ont consacré 4,5 milliards d’euros en moins à leur assiette en 2021 par rapport à 2020. Il aurait été étonnant que le bio ne soit pas concerné. » Dans les faits, le budget bio n’a même reculé que de 1,4 %, contre 2,28 % pour le budget alimentaire global des ménages, ce qui permet au bio de continuer à progresser, dans le poids relatif qu’il représente dans le panier des consommateurs français (6,63 %, contre 6,57 % en 2020).
L’Agence bio veut redonner confiance au consommateur
Les quelque 51 millions d’euros de chiffre d’affaires en moins pour la filière bio sont à chercher en particulier du côté de la grande distribution (-3,9 %) et des enseignes spécialisées (-1,8 %). En restauration hors-domicile, la tendance est en revanche positive (+20,6 %), portée notamment par la restauration collective (+30 %). Mais la RHD reste minoritaire, avec 609 M€ sur les 13,268 milliards d’euros de chiffre d’affaires globaux de la filière. L’Agence bio met en lumière que la ventre directe, elle, progresse clairement (+7,9 %). Un constat qui recoupe peut-être celui d'une confiance qui s’érode dans l’opinion publique concernant la robustesse du dispositif de labellisation. « Les consommateurs ont confiance dans le producteur local, il peuvent lui poser des questions en direct », note Laure Verdeau.
Pas d’inquiétude sur les déconversions
L’Agence Bio a d’ailleurs fait de la régularité des contrôles l’un des trois axes forts de son actuelle campagne de communication nationale. Car si l’agence affiche ses certitudes, elle n’en est pas moins décidée à faire valoir ses atouts avec forces pour faire face à la concurrence des autres labels durables.
Enfin, Laure Verdeau est rapidement revenue sur les chiffres de la « déconversion », qui représente 4,17 % des fermes bio en 2021, soit environ 2200 exploitants renonçant à la labellisation. « Ce chiffre était de 4,02 % en 2020, il n’y a pas de réel changement, souligne Laure Verdeau. Et la moitié de ces déconversions sont en fait des cessations d’activité. »
En 2021, 58 413 exploitations travaillaient en bio, soit 13 % des exploitations françaises, 9 % de la SAU et 19 % de l’emploi du secteur agricole.