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Climat, alimentation, territoires, les priorités d’Intercéréales pour 2025

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La filière céréalière, une filière de solutions : tel est le message adressé par les représentants d’Intercéréales, à l’occasion de l’assemblée générale de l’interprofession le 25 novembre, en présence du ministre de l’Agriculture. Une ambition qui se retrouve dans le contrat adopté pour la période 2022-2025.

Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture (centre) et Jean-François Loiseau, président d’Intercé - © D.R.
Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture (centre) et Jean-François Loiseau, président d’Intercé - © D.R.

« Tout va bien ! » Le président d’Intercéréales, Jean-François Loiseau l’a assuré, à l’issue de l’assemblée générale de l’interprofession, le 25 novembre, la première depuis sa fusion avec Passion Céréales et France Export Céréales. « Nous avons validé la trajectoire engagée depuis plusieurs années, à savoir d’installer une gouvernance forte et durable », poursuit le président de l’interprofession. À cette occasion, les grandes lignes du contrat d’actions pour la période 2022-2025, en cours de construction, ont été présentées. Le texte, qui devrait être adopté l’année prochaine, porte l’idée que la filière céréalière est une filière de solutions, pour l’alimentation de demain, les enjeux climatiques, et la vitalité des territoires. « Nous devons tordre le cou à l’idée qu’il faut produire moins, nous avons au contraire un devoir de production, insiste Jean-François Loiseau. Nous voulons aussi nous opposer à ceux qui veulent casser nos outils de production, comme la génétique ou l’accès à l’eau. »

Julien Denormandie plaide pour concilier économie et environnement

Pour appuyer ses positions, Intercéréales a fait appel au ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie. « La fonction première de l’agriculture est une mission nourricière. Celles de protection de l’environnement et nutritionnelle, qui se sont greffées par la suite, ont pu faire perdre de vue cette mission première », pose le ministre, en faisant notamment référence au Green Deal. Les discussions ont notamment tourné autour de l’enjeu de concilier les performances économiques et environnementales. « L’alignement de ces intérêts est une dynamique que nous n’avons jusqu’à présent pas réussi à créer dans le secteur agricole », admet Julien Denormandie. La première opportunité de le faire serait, selon lui, autour du carbone. Mais le ministre reste prudent. « Les crédits carbone français seront vendus entre 30 et 40 € la tonne, contre 8 € pour les brésiliens. Nous devons mettre la pression pour que les autres externalités positives de l’agriculture française soient valorisées. C’est un chantier énorme, la route est encore longue. »

De fortes attentes vis-à-vis de la science

Pour relever ce challenge, Julien Denormandie insiste sur le rôle à jouer de la science et la recherche. Il rappelle ainsi que 2,8 Mrds € sont mobilisés dans le cadre du plan France 2030. Les deux tiers de cette enveloppe sont encore à attribuer. « Nous y travaillons, avec l’objectif de distribuer ces fonds le plus rapidement possible », assure le ministre. Parmi les défis à relever, Julien Denormandie cite l’exemple du glyphosate. « Sur ce sujet, la seule solution est l’agro-robotique ! La terre est basse, on ne créera pas d’emplois autour de cet enjeu, il faut avoir le courage de le dire. » Les attentes sont fortes sur le terrain. « La filière céréalière est en mouvement et regarde devant, assure Jean-François Loiseau. Nous avons besoin de l’accompagnement de l’État ».