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Agrial dévoile le détail de son plan climat 2035, certifié SBTi

Le | Cooperatives-negoces

Le 5 juillet, Agrial organisait une conférence de presse pour présenter son plan climat dans le détail. Cet engagement de la coopérative de réduire son impact carbone de 35 % d’ici 2035 lui a permis d’obtenir l’ambitieuse certification SBTi. Une première pour une coopérative française.

Agrial dévoile le détail de son plan climat 2035, certifié SBTi
Agrial dévoile le détail de son plan climat 2035, certifié SBTi

Présenté aux adhérents d’Agrial à l’occasion de l’assemblée générale, en mai, le plan Climat 2035 a été présenté le 5 juillet à la presse. « Nous parlons de réduction des émissions, mais aussi d’adaptation des pratiques des adhérents au réchauffement climatique » a précisé en préambule Sarah Deysine, directrice du projet coopératif, de la RSE et de la communication d’Agrial.

Si la coopérative a commencé à établir des bilans carbone et à réduire sa consommation énergétique en 2016, l’élaboration du plan climat a débuté en avril 2021, en commission développement durable, qui réunit entre 15 et 20 administrateurs. Validé en octobre de la même année par le conseil d’administration, la plan Climat a associé 150 adhérents et un millier de collaborateurs au cours de l’hiver. Enfin, il a été soumis à la critique du cabinet Carbone 4, fondé par Jean-Marc Jancovici, et de Didier Livio, consultant spécialisé en développement durable.

La première coopérative française certifiée SBTi

Le plan Climat 2035 vient d’être certifié SBTi, pour Science-based Targets initiative, une démarche climatique et environnementale de référence, fondée par les nations unies après la Cop 21 et soutenue par WWF. « Nous sommes la première coopérative française, et la première grande entreprise agricole française à obtenir cette certification », s’est réjouit Sarah Deysine. La coopérative ne pourra conserver cette certification que si, d’ici cinq ans, elle progresse suffisamment rapidement pour atteindre ses objectifs.

« Nous visons une réduction de la moitié des émissions de gaz à effet de serre, pour tout ce qui relève de notre responsabilité directe : l’énergie, le transport, les emballages, les déchets, précise Mickaël Lamy, adhérent et président de la commission développement durable d’Agrial. Nous comptons aussi réduire de 35 % l’empreinte carbone des émissions qui relèvent de la responsabilité indirecte, partagée avec nos adhérents. » D’après un bilan carbone réalisé en 2019, Agrial a une responsabilité directe dans l’émission de 1 Mt de CO2, et une responsabilité indirecte de 5,7 Mt de gaz à effet de serre.

Transport, énergies, appro, Agrial table sur plusieurs leviers

Les énergies, par exemple, représentent 2,5 % des émissions totales de la coopérative. « Nous voulons les diviser par deux, détaille Sarah Deysine. Par exemple, avec du remplacement de chaudière, l’optimisation du process, la multiplication par quatre des énergies renouvelables, qui représentent aujourd’hui 10 % de notre mix énergétique. » Concernant le transport, qui représente 3 % des émissions, Agrial a commencé à expérimenter l’Oléo 100 pour deux camions, et s’intéresse à l’hydrogène.

« Nous faisons confiance à l’innovation et à la science pour lever certains verrous, pointe Mickaël Lamy. Nous mettons en place de nouveaux accompagnements, des offres d’agrofourniture pour réduire les empreintes carbones de nos adhérents. » Une gamme d’alimentation animale bas carbone a été lancée l’année dernière, et permet de réduire de 5 % l’empreinte carbone de la nutrition. Des engrais azotés protégés, qui produisent moins de protoxyde d’azote, ont rejoint la gamme d’approvisionnement de la coopérative.

Prudence sur les crédits carbone

« Nous regardons aussi ce qui se fait en termes de crédits carbones, précise Sarah Deysine. Mais pour le moment nous restons prudents, car nous sommes approchés par une start-up différente par semaine. Nous voyons que ce monde est en ébullition, que le cours du crédit carbone est volatile, aussi nous voulons trouver le meilleur partenaire possible. » Objectif : trouver une approche multi-spécialiste, pour que les nombreux polyculteurs-éleveurs de la coopérative puissent entamer des changements globaux de leurs exploitations.

Si pour le moment, le plan climat 2035 repose principalement sur la centaine de salariés du service agronomie et environnement, une enveloppe d’investissement, dédiée notamment aux transformations agroalimentaires, sera établie. « Nous amorçons un réel virage stratégique, explique Mickaël Lamy. Historiquement, au sein du conseil d’administration, nous choisissons nos projets selon la création de valeur pour l’adhérent, puis pour l’entreprise. Nous introduisons désormais une troisième dimension pour prendre nos arbitrages, la valeur pour la planète. »