Altitude garde le cap sur sa stratégie de viande premium
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L’assemblée générale d’Altitude s’est déroulée le 23 mars, à Arpajon-sur-Cère (Cantal). 250 adhérents ont participé à ce moment d’échanges. Pour Référence agro, Stéphane Coyas, directeur général, fait le point sur la situation de la coopérative.
« Nous avons fait face à beaucoup de vents contraires, après les deux années qui ont suivi la crise sanitaire », soupire Stéphane Coyas, directeur général d’Altitude. La coopérative du Massif Central, dont l’activité porte principalement sur l’élevage, a subi de plein fouet la hausse des matières premières.
Les prix de la viande et du lait en hausse
« Malgré la hausse des charges, les marchés ont quand même été positifs pour nos adhérents : sur le lait, nous avons constaté des augmentations de prix jamais vues, de l’ordre de 20 % en 2022. Le marché du porc a connu, lui aussi, une envolée du cadran, inédite : de 1,35 €/kg, le prix est passé à 2,3€/kg. » Les AOP ont malheureusement moins suivi, avec seulement une hausse de 10 % du prix. L’activité génétique est, quant à elle, en baisse. Alors qu’en 2020/2021, Altitude était l’un des seuls opérateurs du marché de la génétique à avoir conservé une activité en hausse, de 2 à 3 %, elle subit, pour l’exercice 2021/22, une baisse de - 6 %.
Côté cultures, la coopérative enregistre une récolte 2021 positive, avec des volumes élevés : 26 Mt ont été collectées. « Cette année, notre rôle a été de tamponner les hausses des prix de l’alimentation animale. Nous n’avons pas fait passer toutes nos augmentations de charges, pour proposer le meilleur service possible aux adhérents. Pour ce faire, nous avons pu nous appuyer sur les stocks importants que nous avions dans nos silos », précise Stéphane Coyas.
Des investissements pour la transformation
En 2023, la coopérative aura terminé de payer pour des investissements de modernisation de ses outils de transformation. « Il s’agit d’une nouvelle salle de découpe, au sein de notre abattoir, qui nous permettra de faire du piécé (de la découpe en petit conditionnement, ndlr) et de l’emballage en skin (mise sous vide qui améliore la conservation des aliments en limitant les besoins de conservateurs, ndlr). L’objectif est de répondre aux attentes des consommateurs, de capter de la valeur. » L’investissement, d’un montant de 4,3 M€, est pris en charge à hauteur de 40 % par le plan de relance.
Autre projet, le développement d’une politique d’innovation, avec de nouvelles pratiques culturales et de productions qualitatives. « Nous développons une filière herbage vert, avec des bêtes nourries à l’herbe, indique Stéphane Coyas. Ce projet a été lancé par le pôle innovation, opérationnel depuis 2021. Les premiers résultats sont positifs, en goût et en gras, mais il nous faut 18 à 24 mois d’historique pour être sûrs de faire les bons choix. »
Moins de décapitalisation que dans d’autres régions
Les adhérents sont aussi accompagnés dans le développement durable avec notamment des diagnostics de bilan carbone. « Sur 40 élevages porcins, 25 sont qualifiés en HVE, dont 21 en niveau 3 », pointe le directeur général. Une politique de qualité, à laquelle tient Altitude. « Nous sommes un petit groupe, rappelle Stéphane Coyas. Nous n’allons pas nous comparer à Bigard ou à de grosses coopératives d’élevage. Notre stratégie, c’est le premium. Tant que nous payons bien nos adhérents, le risque de décapitalisation est moins prégnant que dans d’autres régions. »
Les chiffres de l’exercice 2021/22
Chiffre d’affaires 2021/2022 : 287 M€ (en hausse de 11 %)
Chiffre d’affaires appro & collecte 2022 : 65,3 M€
Collecte 2022 : 26 000 t