Anne Verloove, Gaïa Care Consulting, « Un conseil sans prix n’a pas de valeur »
Le | Cooperatives-negoces
Créée il y a un an, la structure de conseil Gaïa Care Consulting a déjà accompagné une centaine d’agriculteurs, notamment sur le Conseil stratégique phytosanitaire. Mais l’offre proposée va plus loin et vise à faire évoluer les pratiques des exploitants du Sud-Ouest, quelles que soient leurs productions, pour réduire l’usage des produits phytosanitaires sans pénaliser les rendements. Rencontre avec la directrice Anne Verloove.
Filiale de la structure AnibioFinances SAS, Gaïa Care Consulting a vu le jour en septembre 2022. Un an après sa création, l’entreprise compte six conseillers experts, aux compétences diverses pour couvrir l’ensemble des productions des agriculteurs du Sud-Ouest. Ce sont des anciens techniciens ou conseillers terrain, spécialistes de la vigne, des grandes cultures mais aussi de l’arboriculture, du maraîchage, des semences, des fruits rouges et des asperges. « En à peine un an, nous suivons déjà une centaine de producteurs, majoritairement des viticulteurs, confie Anne Verloove, la directrice. D’ici deux à trois ans, nous visons entre 500 et 600 clients. »
S’adapter aux demandes de chaque client
Si Gaïa Care Consulting a, avant tout, été créée pour répondre aux besoins des agriculteurs dans le cadre de la loi egalim et de la mise en place de la séparation des activités de conseil et de vente des produits phytosanitaires, l’entité propose aujourd’hui une offre plus large. « L’idée est bien d’apporter des solutions à nos clients pour les accompagner sur la voie de la transition agroécologique et ce, quelles que soient leur problématique, la taille ou la typologie de leur exploitation, poursuit-elle. L’accompagnement sur les dossiers réglementaires et sur les démarches de certification répond, par exemple, à un vrai besoin. Nous avons également bâti une offre de formations, individuelles ou collectives, pour aider les agriculteurs à s’adapter aux nécessaires évolutions de pratiques, plus respectueuses de l’environnement. »
Bâtir des partenariats avec les acteurs locaux
« Mais l’enjeu est aussi de travailler avec les structures déjà en place comme les Cuma, les MFR, les coopératives et négoces… pour bâtir des partenariats et ainsi, mutualiser les compétences à l’échelle d’un territoire », explique-t-elle. Gaïa Care Consulting compte également très rapidement se positionner sur des dossiers comme l’agrivoltaïsme, la qualité de l’eau et, d’ici à 2024, prospecter des acteurs du monde non agricole comme les collectivités locales, les structures sportives… qui elles aussi doivent apprendre à se passer des produits phytosanitaires.
Redonner du sens au conseil stratégique phytosanitaire
À ce jour, Gaïa Care Consulting a commencé à réaliser les premiers CSP (Conseils stratégiques phytosanitaires). Anne Verloove reconnait « un manque de connaissance des agriculteurs sur le sujet. Beaucoup pensent qu’ils pourront le faire lors du renouvellement de leur Certiphyto. Ils se trompent ! Pour renouveler leur Certiphyto, il faut déjà avoir validé au moins un CSP. D’ici à la fin de l’année, de nombreux rendez-vous sont calés mais avant la date buttoir du 31 décembre 2023, nous risquons d’assister à un réel goulot d’étranglement. Et puis, pour beaucoup, ce CSP reste une contrainte réglementaire et financière. À nous de leur expliquer que ce diagnostic de leur exploitation peut leur apporter bien plus. C’est un tremplin pour faire évoluer leurs pratiques, identifier des alternatives aux produits phytosanitaires, trouver de nouveaux débouchés via de nouvelles cultures… Nous devons redonner du sens au CSP et expliquer qu’un conseil sans prix n’a pas de valeur. »
Chez Gaïa Care Consulting, le prix d’un CSP varie de 220 € pour un CSP réglementaire à 250 € en collectif (groupe de 4 agriculteurs), voire 550 € pour une formule en individuel. Cette offre comprend un diagnostic avec l’un de nos experts puis une restitution, plus tard, avec un plan d’actions propre à chaque exploitation. C’est là, la réelle plus-value de notre équipe, insiste-t-elle.