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Area lance OSS, un outil collectif pour le suivi des expérimentations

Le | Cooperatives-negoces

Le 15 mars, Area lançait OSS. Cet Outil de saisie et de synthèse facilite la gestion des protocoles d’expérimentation, et l’élaboration de synthèse. Après quatre ans de développement, ce logiciel très complet est expérimenté par les coopératives de l’union d’appro, mais aussi par d’autres telles qu’Axéréal et Inoxa.

Area lance OSS, un outil collectif pour le suivi des expérimentations
Area lance OSS, un outil collectif pour le suivi des expérimentations

OSS, pour outil de saisie et de synthèse, a vu le jour récemment, mais cela fait des années qu’Alliance Régionale Est Appro, Area, travaille à son élaboration. « Dès 2018, nous avons échangé sur la nécessité de trouver un outil pour la gestion des essais, pour les coopératives et les unions » se remémore Cynthia Do Paço, responsable des achats semences pour Area, à l’occasion de la journée de lancement d’OSS, le 15 mars, à Nancy.

Les 18 coopératives ou unions qui composent Area étaient présentes, ainsi qu’Agrosolutions, le cabinet de conseil d’InVivo, qui a contribué à développer et à financer le projet, dont le budget atteint 1 M€. D’autres unions du Pôle partenaires agrofournitures (PPA) d’InVivo étaient également de l’événement : Area ayant décidé de leur faire profiter d’OSS. Seules conditions, le partage des coûts de revient, et la conservation, par Area, de la propriété intellectuelle de l’outil.

La ressaisie de données, un frein, qui induisait erreurs et perte de temps

Si les réflexions ont débuté il y a six ans, l’élaboration d’OSS a démarré, elle, il y a quatre ans, avec un tour d’horizon des outils dédiés à la saisie des données liées aux expérimentations sur le terrain : Vision4, Statbox, Expe’R, Labkey, etc. Aucun de ces outils n’offrait alors les performances attendues par Area, tant sur la saisie des donnéesque sur leur remontée et l’élaboration de synthèses permettant, par la suite, de choisir les meilleurs produits pour constituer le catalogue d’achats.

« L’un des freins principaux du fonctionnement préalable était la ressaisie de données, explique Marguerite Olivier, chargée du pôle services pour Area. Cela était source d’erreurs et l’envoi de fichiers par mail, une perte de temps. » OSS permet à tous les acteurs, du TC au responsable agronomique d’une coop, en passant par les responsables d’achats des unions du Pôle partenaires agrofournitures d’InVivo.

Déjà 4000 références de produits intégrées à OSS

Concrètement, OSS permet la gestion des essais de A à Z : protocole, essais, plans, notations, rapports statistiques, regroupement d’essais… Agrosolutions, peut proposer un protocole d’essai à l’échelle nationale, qui est ensuite partagé aux unions régionales. Ces dernières peuvent y ajouter des critères ou des protocoles propres à leurs régions, et les transmettre à leurs coopératives, qui à leur tour, peuvent apporter des spécificités locales. Trois bases de données produits existent déjà, pour la santé végétale, la fertilisation et les semences, avec 4000 références intégrées. Chaque coopérative a la possibilité de rajouter des données confidentielles, sans que cela ne remonte au niveau supérieur. « Il s’agit d’un outil performant et très adaptable, précise Marguerite Olivier. Si l’on se rend compte qu’il y a des besoins auxquels cet outil ne répond pas, ils seront ajoutés. »

OSS, adopté par Inoxa et Axéréal

« Jusque-là, nous avions une religion, c’était Excel, sourit Paul Gauthier, coordinateur technique et marketing chez Inoxa. Dès la présentation d’OSS en juin 2022, nous avons vu l’intérêt d’aller vite sur cet outil. » Inoxa est constitué de 22 coopératives et négoces. 43 personnes ont déjà été formées à l’utilisation d’OSS sur quatre journées. « Tout le monde est convaincu de l’intérêt, affirme Paul Gauthier. Toutes les coopératives ont au moins essayé l’outil, et 98 % des gens l’ont adopté. »

Même enthousiasme chez Axéréal, qui est à ce jour l’union la plus avancée dans l’adoption d’OSS. « Nous avons choisi de faire d’OSS notre outil en septembre 2023, confie Samuel Riguet, responsable expérimentation. Cela va vite, l’outil est instinctif, et le support informatique très réactif. Nous avons tout de suite embarqué les huit techniciens d’expérimentation et nous en sommes à 117 protocoles, pour 147 essais. En juin, nous aurons entre 200 et 220 essais sur OSS, soit la totalité des essais Axéréal. »

Une éventuelle commercialisation future

Plusieurs fonctionnalités ont satisfait les responsables expérimentations des unions : la possibilité d’utiliser OSS sur smartphone ou tablette, un calendrier visuel et interactif pour une vision claire de l’avancée des essais, la saisie unique pour tous les expérimentateurs, le système descendant et remontant entre les services d’expérimentation et ceux d’achats. Stéphane Wilhelm, directeur d’Area, est plus que satisfait des débuts de l’outil. Comme chez Inoxa, chaque membre d’Area a commencé à utiliser l’outil. « 80 % des coopératives l’utilisent, et nous serons à 100 % en juillet », pointe-t-il. Mais le travail n’est pas terminé : des demandes émanent d’ores et déjà du réseau pour animer, développer ou améliorer l’outil. Et s’il est, pour le moment, réservé aux membres du PPA, « nous pourrions imaginer une commercialisation dans un second temps », avance Stéphane Wilhelm.