Assurance récolte, les coopératives et négoces au centre du jeu
Le | Cooperatives-negoces
Le système d’assurance est en pleine mutation. Quelle place peuvent prendre les distributeurs dans cette évolution de fond ? Lors d’une conférence organisée le 23 septembre par Bioline Insurance, qui change de nom pour devenir Atekka, plusieurs éléments de réponse ont clairement convergé : oui, les coopératives et négoces ont un rôle important à jouer.
Les conditions météo de cette année se sont ajoutées à un contexte de fond, pour donner de l’ampleur au sujet des assurances récoltes. Les professionnels ne sont pas les seuls à s’atteler à ce dossier : Emmanuel Macron s’est engagé à légiférer d’ici à la fin de son quinquennat. Bioline Insurance a abordé ce sujet lors d’une visio-conférence organisée le 23 septembre. Pour les experts invités, une analyse se dégage : l’assurance doit évoluer, mais la « culture » de l’assurance aussi. Le député Frédéric Descrozailles (LREM), auteur d’un rapport sur ce thème confié au Gouvernement avant l’été, précise : « Pour beaucoup d’agriculteurs, jongler avec les aléas fait partie du métier. Le réflexe de se décharger sur un tiers n’est pas instinctif. »
Une culture de l’assurance à stimuler
Entre les lignes, cette idée : même un système d’assurance revu et pertinent ne suffira pas forcément à convaincre largement. Pour y arriver, le rôle des coopératives et négoces est régulièrement revenu dans la discussion. Frédéric Descrozailles les situe en première ligne, avec les syndicats et les chambres, pour un travail de sensibilisation « qui doit démarrer dès à présent ! » D’autant que le système d’assurance promet de changer de format, mais aussi de périmètre. Le directeur du Club Demeter, Sébastien Abis, ouvre la porte à des dispositifs qui dépasseraient le cadre climatique : « Les agriculteurs prennent d’autres types de risques lorsqu’ils innovent, changent de pratique ou d’assolement. Pourquoi ne pas imaginer des assurances pour ces risques là ? » Dans tous les cas, les coopératives et négoces semblent être un acteur naturel dans l’accompagnement des exploitants.
Coopératives et négoces en première ligne
Qu’en pensent les intéressés ? Directeur des services et prospectives chez Lur Berri, Matthieu Çaldumbide estime que cette intégration des assurances à son portefeuille est naturelle : « Le conseil est une mission inhérente à notre métier. Il peut tout à fait concerner les assurances. » Audrey Wessemius, TC chez Alliance négoce, filiale d’Axéréal, va plus loin, estimant que cette évolution est même une opportunité. « C’est un vecteur de confiance supplémentaire avec les agriculteurs, affirme-t-elle. Ils posent de plus en plus de question sur l’incidence du climat, et si nous ne répondons pas, d’autres le feront ! C’est aussi un moyen d’assurer le paiement des approvisionnements. »
Bioline Insurance change de nom, mais s’appuie toujours les OS
Organisateur des débats, Bioline Insurance se situe aussi dans une perspective de collaboration avec les acteurs de terrain. La filiale d’InVivo a profité de l’évènement pour présenter son offre en matière d’assurance, et annoncer un changement d’identité : Bioline Insurance devient Atekka. Sur le fond, le service reste dans la lignée de ce qui est proposé aux agriculteurs depuis trois ans. Dans sa communication, la structure met en avant trois atouts : des tarifs ajustés par production et niveau de risque, une approche très digitalisée pour limiter le poids des démarches administrative… et un ancrage territorial fort. « Les agriculteurs ont confiance en leur TC, les exploitations et les coopératives ont les mêmes intérêts, commente Antoine Poupart, président d’Atekka. Donc oui, les OS sont des relais primordiaux du maillage territorial que l’on veut entretenir pour Atekka. »