Bilan positif pour Natup, mais des inquiétudes pour l’avenir
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Natup conclut un bel exercice 2019/2020, en mettant en avant sa diversification comme source de résilience. Toutefois, la campagne en cours s’annonce moins réjouissante. Le groupe doit composer, comme beaucoup, avec une collecte en baisse et la crise économique, mais surtout, avec la fermeture de sa plateforme de Vieux-Manoir, pourtant au cœur de sa stratégie logistique.
« Deux ans après la fusion, Natup va bien », assure Jean-Charles Deschamps, président de la coopérative, en introduction d’une conférence de presse le 8 décembre. La coopérative dresse un bilan positif de son premier exercice complet en tant que Natup. Même si le chiffre d’affaires recule à 1,19 Md€, l’EBE et le résultat net, eux, progressent. « Nous avons atteint notre objectif d’évoluer d’un modèle purement appro-collecte vers un développement de nouvelles filière, complète Patrick Aps, le directeur général. Nous avons un modèle résilient, lié à la diversification, et il existe encore des leviers pour augmenter la performance. » Le groupe poursuit le développement et la construction de filières, à l’image du sorgho, qui va passer de quelques dizaines d’hectare cette année à plus de 1000 l’an prochain. Le projet stratégique « Natup 2025 », dévoilé à cette occasion, vise notamment à augmenter la résilience au travers de cette diversification.
1,5 M€/an de surcoût lié la fermeture du site de Vieux-Manoir
Toutefois, tout n’est pas rose. La mauvaise récolte 2020 et la crise Covid vont peser sur l’activité de la campagne en cours. « Il va manquer 350 000 tonnes de grains cette campagne, soit 22 % de moins que la collecte de l’an passé à ce stade », constate Patrick Aps. Mais le principal caillou dans la chaussure de Natup est la fermeture administrative, depuis plus d’un an, de sa plateforme logistique de Vieux-Manoir, classée Seveso, des suites d’une requête d’une association. Le site n’a au final été exploité que 18 mois. « Nous avons construit notre maillage logistique autour de cette plateforme. Nous sommes désormais obligés de stocker chez des tiers, parfois à 300 km du site. Nous sommes des victimes collatérales de Lubrizol : notre dossier n’aurait pas été lu et analysé de la même manière sans l’accident. Cet arrêt représente 1,5 M€ par an de surcoût de transport, de logistique. »
La coopérative a fait appel de la décision du tribunal de Rouen. La cour d’appel de Douai devrait rendre sa décision début 2021. « Si nous ne récupérons pas l’usage de la plateforme, il y aura des impacts sur toute notre organisation territoriale et nous devrons reconsidérer le maillage que nous avions construit. Nous avons aussi mobilisé et formé les équipes. Il y aura de la casse au sein du personnel », alerte le dirigeant.
Natup en chiffres 2019/2020
- CA coopérative : 629 M€
- Résultat net coopérative : 12,4 M€
- CA groupe : 1 192 M€.
- Résultat net groupe : 17,7 M€ (+2,5 M€)