Biocontrôle, l’offre de formations se développe
Le | Cooperatives-negoces
Alors que le biocontrôle occupe une part croissante dans les gammes de produits phytosanitaires, la formation des techniciens et des commerciaux demeure essentielle. Les enseignements se développent pour répondre à cette demande, même en distanciel.
Depuis 2017, l’Académie du biocontrôle et l’organisme de formation Leno ont mis en place des formations dédiées au biocontrôle, à destination des entreprises. Les formations inter-entreprises regroupent des apprenants issus de différentes organisations autour d’un programme prédéfini. Depuis le début de la pandémie de Covid-19, ces modules ont été remplacés par des masterclass en distanciel. D’une durée de deux jours et d’un prix de 350€ HT, ces formations didactiques reposent sur un socle commun assez généraliste, puis sur l’intervention de chercheurs de l’Académie du biocontrôle. “L’avantage du distanciel, c’est que notre formation s’adresse à tout le territoire” se réjouit Cédric Bertrand.
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Cédric Bertrand, président de l’Académie du biocontrôle et de la protection intégrée. © DR[/caption]
Quant aux formations intra-entreprises, elles sont réalisées en concertation avec la société commanditaire. “Ce ne sera pas le même programme d’une société à l’autre, indique Cédric Bertrand. l’idée c’est de faire de la dentelle.”
Cinq formations gratuites dédiées au biocontrôle
Les formations destinées aux entreprises s’appuient également sur une offre gratuite dédiée au biocontrôle, disponible sur My Green Training Box. Plusieurs acteurs du biocontrôle se sont réunis dès 2018 pour élaborer le programme Bet, pour Biocontrol E-training : AkiNao, Leno, l’université italienne de Cagliari, le Conseil supérieur de recherche scientifique espagnol, IBMA Global et IBMA France. Après deux années d’élaboration des contenus, ces derniers ont été mis en ligne en février 2020.
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Annabel Levert, directrice d’Akinao et responsable de la plateforme My green training box. © DR[/caption]
My Green Training Box regroupe 14 formations, dont cinq sont dédiées au biocontrôle (notions générales, R&D, réglementation, protection biologique intégrée et plantes médicinales et aromatiques). « Sur les 1500 personnes qui ont suivi des formations sur My green training box, la moitié s’est intéressée à celles sur le biocontrôle », indique Annabel Levert, présidente d’AkiNao et responsable de la plateforme. Chaque module est gratuit et contient une dizaine de fichiers : vidéos, outils de microlearning, documents pdf, podcast…
De nouveaux contenus, plus techniques
“L’un des retours que nous a fait la distribution, c’est que les contenus sont intéressants, mais pas assez spécifiques pour un public de techniciens agricoles et d’agriculteurs”, indique Annabel Levert. C’est pourquoi, après avoir développé un socle commun généraliste, de nouveaux contenus plus techniques et dédiés aux filières (grandes cultures, maraîchage, vigne…) vont voir le jour. La structure est à la recherche de financements pour pouvoir maintenir la gratuité de ces modules.
La formation initiale prend le pas du biocontrôle
Le biocontrôle se déploie également dans la formation initiale, et notamment celle des ingénieurs. “L’Inrae a fait beaucoup d’efforts pour encourager les chercheurs en biocontrôle, qui bien souvent sont des enseignants-chercheurs, explique Cédric Bertrand. À l’université de Perpignan, où j’enseigne, on réunit des producteurs, des étudiants et des personnes qui développent et commercialisent des solutions de biocontrôle.” Selon le président de l’Académie du biocontrôle, l’expertise technique se perd entre le moment où le produit sort sur le marché et le moment où il se retrouve sur les étagères de la distribution. “On a besoin de savoir-faire pour optimiser et correctement utiliser les produits”.
La formation dans la stratégie de déploiement du biocontrôle
Mais si certains Masters intègrent le biocontrôle dans leurs enseignements, “un programme massif de formation au biocontrôle, ça n’existe pas encore, expliquait Cecilia Multeau, chargée de partenariat et d’innovation Biocontrôle & biostimulation à l’Inrae, lors d’une
, le 30 mars. Cela permettrait d’harmoniser et de faire monter en compétence l’ensemble des acteurs, y compris les conseillers techniques et les agriculteurs, sur la manière de comprendre ces produits pour les utiliser au mieux.” Le gouvernement a annoncé une stratégie nationale de déploiement du biocontrôle en novembre 2020, qui comprend l’objectif 5, dont le but est de “renforcer la formation initiale et le certiphyto”, en adaptant les référentiels de formation.