BIP Colza, Cérèsia et Valfrance se lancent dans les matériaux biosourcés pour le bâtiment
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Les coopératives Cérèsia et Valfrance ont profité des Culturales pour présenter pour la première fois le projet BIP Colza, qui consiste à valoriser la paille de colza dans la construction et la rénovation. Les coopératives ont démarré une enquête auprès des producteurs de colza, qui sont nombreux à avoir signifié leur intérêt pour la démarche.
D’étranges blocs de paille sont exposés sur le stand des Culturales que Cérèsia partage avec Valfrance et La Coopération agricole Hauts-de-France, dans le cadre du projet BIP Colza. Constitués de chaux et de minuscules fragments de paille de colza, ces blocs sont peut-être le matériau de construction du futur : du béton biosourcé.
Le projet BIP Colza pour décarboner le bâtiment
La réglementation environnementale RE2020, qui devrait entrer en application le 1er janvier 2022, obligera les constructeurs à intégrer des matériaux biosourcés. Les coopératives ont élaboré cette innovation en partenariat avec le Codem (Construction durable et développement d’écomatériaux innovants), l’Université de Picardie Jules-Verne et Point P, dans le cadre du projet BIP Colza, visant à réduire l’impact environnemental du secteur du bâtiment.
Actuellement, le béton consomme d’importantes quantités de sable, une ressource limitée, et dont l’extraction a des conséquences néfastes pour l’environnement. L’utilisation de coproduits de l’agriculture apparaît comme une solution durable, pérenne, et surtout rémunératrice pour les agriculteurs.
Créer une nouvelle filière pour la paille de Colza
« Le but est de créer une nouvelle filière de transformation de la paille de colza, explique François Carpentier, responsable innovation chez Cérèsia. Une fois la paille réduite en granulats, elle sera transformée puis commercialisée. Le produit fini reste à définir : parpaings isolants, porteurs ou non, panneaux préfabriqués autoporteurs… » Deux projets de réhabilitation de maison ont été menés dans les environs d’Amiens, et quatre maisons témoins vont être fabriquées pour tester les propriétés du matériau. En outre, une usine de granulats devrait voir le jour en 2023 dans la région.
Un projet à 660 000 €
« Le rôle des coopératives est de créer une chaîne de valeur rémunératrice pour les agriculteurs, indique Sophie Létard, responsable développement stratégique pour Valfrance. Nous devons identifier le prix de chaque maillon de la production pour nous assurer que les agriculteurs en sortent gagnants. »
Les coopératives ont commencé une enquête auprès des agriculteurs présents aux Culturales, pour sonder leur intérêt pour le projet BIP Colza, ainsi que leurs capacités de stockage et les équipements dont ils disposent. L’enquête se poursuit également au sein des coopératives. « Nous sommes positivement surpris de l’intérêt des producteurs de Colza, indique Elodie Blanc, de LCA Hauts-de-France. Dès le premier jour, nous avions des réponses enthousiastes d’une trentaine d’agriculteurs. »
Le projet BIP Colza a démarré en août 2018, et se terminera au début de l’année 2022. Il est financé à hauteur de 320 k€ par l’Ademe, pour un total de 660 k€. La région Haut-de-France et le Feder complètent l’investissement de l’Ademe.
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