Blé : la filière CRC renforce son engagement pour l'environnement
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La filière blé Culture raisonnée contrôlée (CRC) continue de séduire les agriculteurs, les collecteurs, les meuniers et les industriels. C’est le message passé lors de l’assemblée générale du Groupement d’intérêt économique (GIE) CRC, qui s’est tenue à Paris le 3 décembre. En 2018, les surfaces semées sous ce cahier des charges ont progressé de 25 % et correspondent désormais à 10 % des blés français écrasés par les meuniers de l’Hexagone, soit 376 490 tonnes de blés, avant déclassement. Cette démarche engage à produire des blés français de manière durable : réduction du recours aux pesticides, introduction de bandes enherbées pour préserver la qualité de l’eau, etc. Depuis cette année, toutes les exploitations produisant des céréales CRC sont reconnues par le niveau 2 de la certification environnementale. Deux organismes stockeurs ont mêmes certifié des fermes avec le niveau 3, Haute valeur environnementale (HVE), pour la filière Mousquetaires, à hauteur de 500 hectares.
Carrefour, McDonald’s et « C’est qui le patron ? » engagés
Seize membres ont rejoint la démarche pour la prochaine collecte : coopératives, négoces, meuniers, industriels, distributeurs, comme Carrefour ou restaurateurs comme McDonald’s. L’arrivée de la coopérative Arterris, en partenariat avec la minoterie Mercier Capla, marque « la vraie intégration d’une filière blé dur dans le GIE », souligne Marc Bonnet, le directeur général du GIE CRC. Dès février-mars, la farine « C’est qui le patron ? » arrivera dans les supermarchés et sera issue de blés cultivés sous la charte CRC. La coopérative Cavac fournira au meunier Belot de quoi produire 1 000 tonnes de farine dans un premier temps.
De nouvelles espèces d’ici à 2020
Autres annonces : l’appellation « le blé de nos campagnes » qui valorisait jusqu’à présent les blés issus de la filière CRC, sera abandonné au profit d’une nouvelle marque qui sera dévoilée lors du Salon de l’agriculture. Par ailleurs, fort de son succès en blé, le GIE CRC va élargir son cahier des charges à de nouvelles espèces. Dès l’an prochain, la production de sarrasin sous label devrait débuter, suivie par celle d’orge de brasserie. D’ici à 2020, une dizaine de nouvelles productions intégreront la démarche, dont le colza, le maïs, le riz ou l’épeautre. « Nous devons confirmer notre position de leader de la filière tracée en France avec ces nouveaux projets », estime Michel Deketelaere, directeur scientifique du GIE CRC.
Travail sur les résidus de pesticides
Si jusqu’à présent, le cahier des charges ne concernait que le blé, le GIE a décidé de mettre en place une reconnaissance CRC des farines pour les meuniers, transformateurs et la distribution. Elles devront présenter un taux de résidus de pesticides inférieurs à 0,025 mg/kg pour les insecticides de stockage. En 2020, ces seuils seront abaissés pour s’aligner avec ceux exigés dans la filière blés, soient des valeurs comprises entre 0,005 et 0,01 mg/kg en fonction des insecticides. « Cela nous laisse un an pour mettre en place les process », indique Maryse Le Galloudec, responsable technique et qualité.
Dans le cadre de sa feuille de route pour 2023, visant à garantir au consommateur durabilité, traçabilité, biodiversité et santé, le GIE CRC réfléchit d’ailleurs au « zéro résidu de pesticides ». « On proposera un plan d‘action au conseil d’administration en mars. C’est un objectif, mais il ne faut pas casser la filière », explique Marc Bonnet.
Vers une responsabilité sociétale de filière
Les acteurs de la filière CRC souhaitent pousser plus loin leur engagement envers la durabilité, en développement une responsabilité sociétale de filière (RSF), à l’image de celle des entreprises (RSE). Accompagné par Agrosolutions, le GIE va établir un diagnostic de ses pratiques pour identifier les domaines dans lesquels des efforts doivent être mis en œuvre.