Bourgogne du Sud définit sa stratégie pour les années à venir
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L’assemblée générale de la coopérative Bourgogne du Sud se tenait le vendredi 3 décembre à Chalon-sur-Saône. Bertrand Combemorel, directeur général délégué, décrypte pour Référence agro la stratégie BDS 2025, présentée pour l’occasion.
« Au printemps dernier, nous avons organisé un séminaire entre le conseil d’administration et le comité de direction » confie Bertrand Combemorel, directeur général délégué de Bourgogne du Sud, à Référence agro, à l’issue de l’assemblée générale du 3 décembre à Chalon-sur-Saône. De ce séminaire est né le plan stratégique BDS 2025, présenté aux adhérents. Première mesure de cette nouvelle stratégie, l’axe coopérateur, qui vise à donner plus de valeur à l’engagement des adhérents et administrateurs : « des commissions par métiers, ainsi qu’une commission juridique et une commission financière seront créées. L’objectif est d’avoir un élu membre du bureau investi dans chacune de ces commissions. »
Identifier les performances et les leviers d’amélioration de Bourgogne du Sud
Deuxième axe du plan stratégique : la réflexion autour du modèle économique, des forces et faiblesses de la coopérative, et l’identification de leviers permettant d’améliorer les résultats économiques. « Notre performance est d’avoir su très tôt anticiper la perte de chiffre d’affaires liée aux phytosanitaires, indique Bertrand Combemorel. Pour y faire face, nous avons développé l’offre de service, les métiers de l’élevage, l’activité vigne, avec du matériel dédié à la vigne et à sa fertilisation, et depuis quelques années, avec du matériel dédié à la cave : cuve, pressoir, table de tri… Enfin nous sommes co-actionnaires et avons la gestion de la Scicaa Extrusel qui permet la trituration de 90 000 tonnes de soja et de colza par an. »
Pour répondre aux défis d’avenir, et notamment aux attentes des consommateurs, la coopérative souhaite s’appuyer sur une « révolution agronomique », qui fait la part belle à la génétique, aux biosolutions, aux pratiques agroécologiques et à la robotique… « La R&D en grandes cultures et en élevage se fera dans le cadre de l’Alliance BFC (Bourgogne du Sud, Dijon Céréales et Terre Comtoise), précise le directeur général délégué. Nous partageons l’expertise, les hommes, les moyens, ce qui permet d’aller plus vite. »
Investissements dans les outils de transformation et de stockage
L’amélioration des résultats de la coopérative passe également par la valorisation des productions. Celle-ci s’orchestre autour de deux volets : la contractualisation, stratégie historique de la politique de Bourgogne du Sud (plus de 50 % de la collecte est déjà contractualisée) et qui tend à s’accélérer via la demande des clients, et les investissements dans les outils de transformation et de stockage.
« Nous investissons entre six et sept millions d’euros par an dans les silos, pour le triage, la séparation, le nettoyage du grain, abonde Bertrand Combemorel. Ce besoin est de plus en plus prégnant. Nous avons récemment changé l’aplatisseur de Sennecey le Grand pour être plus réactif sur le créneau de l’alimentation animale à destination de nos éleveurs. »
La communication par les adhérents
En parallèle de ces axes de développement, Bourgogne du Sud a ouvert en interne un dossier RSE, et a confié la communication du groupe à neuf adhérents, dont quatre agricultrices, qui bénéficient d’une formation délivrée par des professionnels, sous l’animation de la responsable juridique et communication du groupe, Aline Saget. « Notre communication sera plus crédible pour le grand public si ce sont les producteurs eux-mêmes qui la portent » estime le DG délégué. Afin de valoriser les produits auprès des consommateurs, il a été décidé de créer une marque commune à l’Alliance BFC, « Nous autrement ».
« La marque sera sur les produits de nos adhérents qui le souhaiteront, estime le DG délégué. Des produits transformés, des produits vendus dans nos magasins Gamm Vert, des productions animales, tels que les œufs… Mais aussi, pourquoi pas, sur les granulés de bois pour le chauffage produits par une de nos structures. Elle n’a pas vocation à s’opposer aux marques déjà existantes à l’échelle départementale, telles que Made in Jura ou Je veux du local, mais à rassembler le plus possible. »
Les chiffres clés
Collecte 2020 de 411 500 t, par 1 300 adhérents, issus de 95 000 ha de grandes cultures
Chiffre d’affaires de 196 M€ (contre 208 M€ un an plus tôt) dont 102 M€ liés à la collecte de céréales, 47 M€ à l’appro, 40 M€ à la viticulture et 7 M€ à la production de semences.
900 adhérents éleveurs
364 salariés au sein du groupe