Cavac compte doubler ses hectares de chanvre
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Passer de 1800 à 3600 ha de chanvre. Tel est l’objectif de Cavac. Pour séduire de nouveaux producteurs, la coopérative vendéenne a, le 6 septembre aux Brouzils, organisé une journée au champ pour expliquer les atouts de cette culture, porteuse d’innovations. Ou pourquoi il ne faut pas uniquement raisonner à la marge. L’occasion aussi d’évoquer la future usine d’isolation de Ste-Hermine.
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Hervé Pottier, directeur de Cavac Biomatériaux a, lors de cette journée au champ, évoqué les multiples atouts, et pas seulement agronomiques, du chanvre.[/caption]
Plus de 150 agriculteurs ont répondu à l’invitation de Cavac, le 6 septembre aux Brouzils, en Vendée. Avec un objectif de doubler les surfaces de chanvre, « le plus rapidement possible », l’idée de cette journée était de montrer les atouts agronomiques de cette culture. « Mais pas seulement, précise Hervé Pottier, directeur de Cavac Biomatériaux. Chaque année, nous innovons pour proposer de nouveaux débouchés à la paille de chanvre. Nos adhérents ne connaissent pas toujours la diversité de ces productions. » Et de citer les isolants bien sûr mais également le textile, la papeterie, l’automobile… et bientôt le calage, pour remplacer les cartons dans les colis. En 2022, Cavac Biomatériaux affiche un chiffre d’affaires de 22 M€.
L’usine de Ste Hermine, toujours prévue pour fin 2023
Aujourd’hui, entre 200 et 300 adhérents Cavac produisent 1800 hectares de chanvre. « Notre ambition est de passer rapidement à 3600 ha, poursuit-il. Les pailles que nous travaillons actuellement à l’usine ont été récoltées en août ou septembre 2021, semées en mars 2021 et les contrats, négociés en 2020. » L’anticipation est donc de mise, d’autant qu’une nouvelle usine dédiée à cette activité devrait entrer en fonctionnement fin 2023. Le permis de construire est déposé. Le début des travaux a pris un peu de retard mais devrait démarrer prochainement. Le groupe évoque toujours un projet « de plusieurs dizaines de millions d’euros », sans entrer dans le détail.
De sérieux atouts agronomiques à mettre en avant
Si, sur le papier, le chanvre affiche de sérieux atouts agronomiques - bonne structuration du sol, gain de 15 % en moyenne pour le rendement de la culture suivante, zéro phyto - la marge à l’hectare freine certains producteurs, surtout quand le prix des céréales s’envole. « Le raisonnement doit se faire au-delà de la marge, insiste Hervé Pottier. Les impacts collatéraux de cette culture sont très positifs. Sur le long terme, ses atouts vertueux sont nombreux. Son système racinaire nettoie le sol et prépare la terre pour les cultures suivantes. Avec le chanvre, on stocke du carbone sans polluer. » Il reconnaît toutefois l’importance de tenir compte à la fois des aspects agronomiques et économiques, « d’où la nécessité d’être au moins à l’équilibre avec les céréales ».
Les atouts des isolants à base de chanvre séduisent de plus en plus
En 2022, l’usine de Ste Gemme la Plaine a réceptionné 14 000 tonnes de paille, transformées en près de 1,8 million de m2 d’isolants. Avec l’usine de Ste Hermine, ce chiffre devrait tripler. « En développant de nouveaux débouchés, l’idée est de mettre un peu de base végétale dans des produits fondés jusque-là uniquement sur l’utilisation du pétrole, précise-t-il. Les atouts thermique et biosourcé du chanvre séduisent de plus en plus, notamment dans les chantiers de rénovation. Nous devons accompagner cet essor. »