Cavac crée un fonds de 2 M€ pour installer de futurs éleveurs

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. « Dans la zone Cavac, l’érosion des cheptels est une réalité, quelle que soit l’espère : -28,7 % en un an pour les canards, -9,1 % pour les lapins, -5,2 % pour les porcs charcutiers, -6 % pour les bovins maigres, -5,2 % pour les vaches…, commente Jacques Bourgeais, le directeur général de Cavac, en conférence de presse le 16 décembre. Pour une installation, il y a environ 2,5 départs. Le manque de rentabilité des élevages, la pénibilité du travail n’attirent plus. » Pour inverser la tendance, le conseil d’administration du groupe a donc décidé de créer un fonds, une « dotation élevage », de 2 M€ destinée à de futurs éleveurs. « Soit environ 15 000 € par UTH, précise le vice-président Franck Bluteau. Cette enveloppe concerne aussi bien les installations aidées que non aidées, les créations ou les reprises d’élevage sans installation. Aucune limite d’âge pour en bénéficier. »

Les filiales réalisent 50 % du résultat

Le groupe, qui devait tenir son assemblée générale le 17 décembre en présentiel, a finalement opté pour une formule « en petit comité ». « L’exercice 2020/21 s’est clôt sur un chiffre d’affaires de 1,034 Md€, stable depuis trois campagnes, poursuit le directeur général. Le prochain exercice devrait connaître une forte hausse.  » Le résultat net s’établit à 10,2 M€, dont la moitié réalisée par les filiales du groupe. Les marchés de la jardinerie et du paysage affichent, pour la deuxième année consécutive, de très bons résultats.

Une deuxième usine pour Cavac Biomatériaux

« Les investissements, de 22,6 M€ l’an passé, vont se poursuivre, confie le vice-président. Parmi les projets actés par le conseil d’administration : la construction d’une seconde usine pour Cavac Biomatériaux, à Ste Hermine (85), à quelques kilomètres du premier site. Et ce, pour accompagner l’essor de l’activité isolation. » La capacité de production du groupe devrait tripler ; les surfaces de chanvre, doubler, pour passer à 1200 ha. « Les travaux devraient débuter en 2022 pour une mise en service fin 2023, début 2024 », espère Jacques Bourgeais. Le montant des travaux, « de plusieurs dizaines de millions d’euros » n’a pas été dévoilé.

Ralentissement des conversions bio

Le bio pèse pour près de 13,6 % du chiffre d’affaires. « En productions végétales, nous avons commencé tôt à investir le marché, explique Jacques Bourgeais. Aujourd’hui, les conversions sont moins nombreuses. Je pense que pour la zone Cavac, nous avons un peu fait le plein. Mais notre stratégie reste la même : ne mettre en place des hectares ou des ateliers bio uniquement si le débouché est assuré. »

Prudence pour le dossier HVE

Même prudence affichée pour la HVE. « Nous ne faisons pas de fausses promesses à nos adhérents, poursuit-il. Pour l’heure, en grandes cultures, la valeur ajoutée sur les marchés n’est pas significative. Une exploitation HVE sera exonérée du conseil stratégique. Je pense que ce point peut inciter certains agriculteurs à s’y intéresser. Nous serons là pour les accompagner. » En 2021, 66 exploitations Cavac ont reçu la certification HVE.

Les chiffres clés de l’exercice 2020/21

• Chiffre d’affaires du groupe de 1,03 Md€ dont : 53 % pour le pôle animal, 32 % pour le pôle végétal, 10 % pour le pôle agro-transformation et 5 % pour le pôle distribution
• Le bio pèse pour 13,6 % du chiffre d’affaires du groupe
• Chiffre d’affaires de la coopérative de 793 M€
• Résultat net de 10,2 M€, avec une contribution équilibrée entre la coopérative et les filiales
• Investissements de 22,6 M€
• Récolte 2020 : 644 500 t (-25 %)
• 10 000 adhérents