Cérèsia vise la neutralité carbone pour 2025

Depuis janvier 2021, 6000 m² de panneaux solaires recouvrent le toit du siège social et de la station de semences de Cérèsia, à Reims. Les 3124 panneaux, fabriqués par la société alsacienne Voltec, produisent 1,1 mégawatt-heure soit 65 % des besoins en énergie du site. “Nous sommes en train d’étudier plusieurs autres sites pour poursuivre le développement du photovoltaïque, indique Mathieu Deckeur, responsable innovation et projet de Cérèsia. Le développement de cette énergie s’inscrit dans un projet global de la coopérative : atteindre l’équilibre carbone.”

L’étude évalue la faisabilité de l’installation de panneaux, voire du remplacement de la toiture, pour les 170 sites de la coopérative. Pour le moment, Cérèsia se concentre sur cinq futurs sites, et espère développer vingt à trente centrales photovoltaïques dans les cinq années à venir, avec un budget prévu de 100 à 200 000 euros par projet, pour un retour sur investissement prévisionnel de huit à neuf ans.

Sept usines de méthanisation

Autre projet de production d’énergie verte : la méthanisation. Cérèsia a vu les choses en grand, en prévoyant sept usines de méthanisation collectives, regroupant entre 10 et 34 agriculteurs par site. Ces derniers feront au moins 4 ha et chaque usine utilisera en moyenne 35 kt de matières premières par an pour produire 600 à 800 nm3/h. La première usine, Méthabaz, est en cours de construction dans la commune de Bourgogne-Fresne, et devrait entrer en production en avril 2022.

Production d’hydrogène à l’étude

Les six autres usines sont encore en cours de conception, mais le second projet pourrait être effectif dès la fin de l’année 2022, ce qui permettrait à Cérèsia de baisser son impact carbone de 50 %. 10 à 15 M€ seront investis par usine, pour un budget méthanisation de 100 M€ et un retour sur investissement prévu d’ici sept à huit ans. L’objectif : arriver à l’équilibre carbone dès 2025. Des réflexions sont également en cours sur d’autres projets, comme le power-to-gas, qui permet de transformer des énergies vertes en hydrogène, et de le réinjecter dans le réseau de gaz. L’espace physique permettant le développement de cette technologie est prévu sur les méthaniseurs, mais la coopérative n’envisage pas de lancer ce chantier dans l’immédiat.

Performance énergétique et RSE

Outre la fabrication d’énergies renouvelables, Cérèsia s’est également engagée dans des démarches d’économies d’énergie. Xavier Chaudron, ingénieur chargé d’étude, est à l’initiative d’une analyse de la consommation des sites de Cérèsia menée pendant quatre ans, avant de mettre en place des actions d’amélioration. Globalement, les parties séchage et conservation des grains sont les plus énergivores, avec la ventilation et la consommation de gaz pour le chauffage. Pour éviter la déperdition d’énergie, les moteurs sont remplacés par des modèles plus performants, les gaines sont isolées, le pilotage est optimisé, avec une supervision qui permet de s’adapter plus finement à la température extérieure, et des récupérateurs d’air sont installés sur les séchoirs.

Cérèsia s’intègre dans une démarche RSE et environnementale. Un groupe de travail a été créé autour du bas carbone, du cycle de vie de l’entreprise, de la partie culture, logistique, afin de compenser la production de carbone. Enfin, d’ici juin, le siège de la coopérative sera certifié Iso 14001, une reconnaissance d’un management environnemental efficace.