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Distributeurs et agrofournisseurs réaffirment leur engagement pour le climat

Le | Cooperatives-negoces

Un débat organisé par le thinktank Agridées, le 16 mai, portait sur la montée en puissance de l’enjeu climatique en agriculture. L’occasion de constater que le secteur, distributeurs en tête, est pleinement investi dans des projets désormais bien engagés. Exemple chez Vivescia et Dijon Céréales.

Delphine Guey, pour Yara, et Christophe Richardot, Dijon Céréales, témoignent de l’engagement des ag - © D.R.
Delphine Guey, pour Yara, et Christophe Richardot, Dijon Céréales, témoignent de l’engagement des ag - © D.R.

Le 16 mai, le thinktank Agridées organisait un débat à l’occasion de la sortie de sa dernière publication : « Agriculture, concilier rentabilité économique et action climatique ». Les deux représentants de distributeurs invités pour l’occasion ont défendu une même idée, celle d'un secteur dont la mobilisation ne date pas d’hier.

Les distributeurs insistent sur leur légitimité…

Valérie Frapier, directrice RSE de Vivescia, a notamment cité le projet Agrosol, qui remonte à une quinzaine d’années et mobilise 400 agriculteurs et des essais sur quelque 600 micro-parcelles. Plus récents, mais tout aussi concrets, les projets d'orge bas-carbone avec Heineken ou la proposition de diagnostic MyEasyFarm gratuit pour les adhérents. Insistant sur « la légitimité grandissante » de la coopérative sur ces sujets, elle explique : « Ces projets sont intéressants pris un par un, mais tout l’enjeu est de les additionner, les croiser, ce qui augmente leur efficacité, et l’intérêt des adhérents à s’y engager. »

…et leur capacité à mener un changement économiquement viable

De son côté, Christophe Richardot, DG de Dijon Céréales souligne à la fois l’antériorité et l’adaptabilité de sa coopérative. « La crise du Covid a montré l’agilité de nos équipes et de nos adhérents, illustre-t-il. Cette période difficile a permis de catalyser des réflexions de plus long terme. » Et de rappeler que Dijon Céréales avance sur des projets de méthanisation allant de l’unité « individuelle » d’autoconsommation au projet collectif impliquant 150 exploitants, actuellement en consultation publique et prévu pour 2023. La coopérative s’est également penché tout récemment sur l’agrivoltaïsme, un dossier qui va aboutir progressivement d’ici à 2025, avec des contrats de 40 à 50 ans à la clé pour les agriculteurs. « Ce type de projets énergétiques pourrait représenter, demain, 15, 20, voire 25 % du revenu des agriculteurs », glisse-t-il, dans un registre plus économique.

agrofournisseurs, un changement de paradigme affirmé

Quid des agrofournisseurs ? Eux aussi font état d’efforts désormais bien engagés. Pour Yara, la dynamique s’articule autour des engrais décarbonés, à travers l’utilisation le la technique de l’électrolyse, alimentée par de l’énergie verte. « L’empreinte carbone du blé serait réduite de 20 % avec ce type d’engrais, qui représentera 30 % de nos produits en 2030 », insiste Delphine Guey, en charge de la communication chez Yara France. Fabien Porée, responsable sélection chez Bayer, évoque également un changement de paradigme acté au sein de la firme. « Nous ne raisonnons plus « produit », mais « solution », avec une approche plus globale, qui comprend évidemment l’enjeu climat, explique-t-il. L’importance de la santé des sols, longtemps mise de côté, y a toute sa place. »