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Collecte mutualisée, directions renouvelées : bilan d’un an de fusions avec la CAPL

Le | Cooperatives-negoces

Un an après la fusion avec Céréalis et Terroirs du Sud, la CAPL (Coopérative Agricole Provence-Languedoc) s’impose comme le leader coopératif sur le Sud-Est. Évolution des équipes de direction des filiales, mutualisation des outils de collecte avec Natura’pro, maintien de la vente en santé végétale, crise économique, Aline Gasser, la directrice générale de la CAPL témoigne.

Collecte mutualisée, directions renouvelées : bilan d’un an de fusions avec la CAPL
Collecte mutualisée, directions renouvelées : bilan d’un an de fusions avec la CAPL

Référence-agro.fr : Quel bilan dressez-vous de la fusion actée il y a un an avec Céréalis et Terroirs du Sud ?

Aline Gasser : « Le groupe CAPL se porte bien. Ces derniers mois, ainsi que les prochains, sont ceux de la stabilisation, notamment de nos filiales. En quelques années seulement, le chiffre d’affaires du groupe a presque doublé pour atteindre 120 M€. Cette stabilisation passe par des évolutions dans les directions, mais toujours avec essentiellement des personnes qui appartiennent déjà au groupe ou à notre environnement. En juillet 2019, Frédéric Baeza a pris ses fonctions de directeur général de la SAS Le Panier provençal, l’activité de transformation de tomates que nous avons reprise l’été dernier. En mars, Jean-Michel Gourat est devenu directeur opérationnel de la branche jardinerie, succédant à Gilles Casteau. Ce dernier a pris la direction générale de notre filiale SVS spécialisée dans l’embouteillage fixe et mobile, le stockage/expédition et la vente de matières sèches. Jérôme Villard prendra au 1er juillet la direction générale d’Irridip, notre filiale irrigation. Nous avons également recruté un directeur financier, familier du secteur coopératif, pour accompagner toutes les évolutions du groupe.

R.A. : Qu’en est-il des métiers de l’appro-collecte ?

A.G. : La moisson 2020 sera la première vraie collecte commune. Avant la fusion, cette activité était très minoritaire pour la CAPL. Avec l’arrivée de Céréalis et de Terroirs du Sud, elle devient plus significative, avec environ 40 000 tonnes collectées, essentiellement en blé dur. Avant de fusionner, Terroirs du Sud avait le projet de construire un silo au Thor, de 3 800 tonnes de capacité de stockage, et nous avons tenu notre promesse de mener à bien ce projet. Il sera opérationnel pour cette moisson. Toutefois, avec 90 000 tonnes de stockage disponible dans nos silos, nous nous trouvons en surcapacité. Nous travaillons à rationaliser nos outils. La CAPL et la coopérative Natura’pro ont signé en avril un partenariat de mutualisation de leurs silos, avec pour objectif d’en spécialiser plusieurs, notamment pour le bio. Mais dans tous les cas, nous devrons fermer des sites.

Pour ce qui est de l’appro, c’est une activité essentielle et elle le restera pour encore longtemps, avec une prédominance en vigne, mais aussi en arboriculture et maraîchage. Je ne m’inquiète pas pour la séparation de la vente et du conseil : nous conserverons la vente car c’est notre cœur de métier, et nous continuerons d’accompagner nos adhérents.

R.A. : Comment ressentez-vous la crise que nous traversons ?

A.G. : Nous devons nous attendre à de la casse économique à la rentrée. La santé financière de nos exploitations me préoccupe. Nos adhérents peinent à trouver de la main d’œuvre pour leurs récoltes, ils font face à des problèmes de débouchés. Nous devons être vigilants.