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Congrès du Négoce Pyrénées Méditerranée : les négociants cherchent la bonne adaptation au changement climatique

Le | Cooperatives-negoces

Réunis à Nîmes le 23 mars pour le troisième congrès du Négoce Pyrénées Méditerranée, les négociants ont échangé autour de l’enjeu du changement climatique. L’occasion de parler de l’évolution des grandes cultures et de la vigne, bien sûr, mais pas que : l’adaptation des entreprises, de l’offre et des outils industriels ont également ponctué les discussions.

Congrès du Négoce Pyrénées Méditerranée :  les négociants cherchent la bonne adaptation au changement climatique
Congrès du Négoce Pyrénées Méditerranée : les négociants cherchent la bonne adaptation au changement climatique

C’est devant une salle comble que Jean-Claude Magne, président du Négoce Pyrénées Méditerranée a introduit le troisième congrès du comité, le 23 mars à Nîmes. La thématique de l’adaptation au changement climatique a réuni près de 160 personnes pour échanger sur l’évolution des productions végétales, l’économie de la fonctionnalité et la RSE notamment.

En 2050, blé et maïs vont souffrir mais la vigne pourra s’adapter

« En 2055, les conditions climatiques que nous avons vécues en 2022 seront qualifiées de normales : Toulouse sera sous climat méditerranéen et Nîmes sous climat andalou, voire du Caire », lance l’agroclimatologue et conférencier Serge Zaka. Pour les négociants, le maïs et le blé seront les deux cultures affectées par le changement climatique. Le rendement de cette année constitue un très bon exemple de l’impact, avec des pertes autour de 15 % en blé et 50 % en maïs.

Pour illustrer le besoin d’adaptation des cultures pérennes, Jean-Marc Touzard, directeur de l’UMR Innovation Inrae de Montpellier est venu présenter les résultats du projet Laccave, terminé en 2022 après dix ans de recherche réunissant une centaine de chercheurs. « Les impacts du changement climatique sur les vignobles s’accentuent, mais des solutions pour l’adaptation sont possibles si l’augmentation de la température moyenne est contenue à moins de 2°C et si la mobilisation conjointe des acteurs de la filière, des pouvoirs publics et de la recherche se poursuit. »

Davantage de références techniques pour les biosolutions

Qui dit nouveau climat, dit nouvelles cultures, irrigation et nouvelles pratiques. Sur ce point, l’IBMA et l’AFAIA sont venus expliquer le rôle des biosolutions, réunissant le biocontrôle et les biostimulants, dans cette transition et leur contribution aux solutions combinatoires. Si le sujet est désormais bien mature en cultures spécialisées, le manque de références techniques, particulièrement en grandes cultures, reste prégnant. Le travail avec la recherche doit continuer pour valider les données, car les protocoles de mesures ne sont pas les mêmes que pour un produit phytosanitaire d’autant que ces solutions s’intègrent dans un programme. « Nous devons trouver des lieux d’échange et continuer à faire monter en compétences les commerciaux », ajoute Clément Albouy, délégué régional du Négoce Méditerranée Pyrénées.

Assurance et économie de la fonctionnalité

L’entreprise de négoce doit elle aussi s’adapter au changement climatique. Pour aborder la question de l’économie de la fonctionnalité, où c’est un usage plus qu’un produit qui est vendu, Jérôme Clair, responsable xarvio Digital Farming Solutions chez BASF, a présenté le service de vente de cultures saines. « Le sujet interroge les négociants, explique Clément Albouy. Est-ce qu’on n’inverse pas les rôles entre fournisseurs et distributeurs ? Quel est alors notre rôle et pour quelle valeur ajoutée ? La discussion nous a permis de comprendre qu’il s’agissait davantage d’un travail de coopération entre le fournisseur, le distributeur et l’agriculteur. Ce qui fait tout de même bouger les lignes ! » Pour continuer sur la gestion des risques et aborder le volet assurantiel, Vincent Marchal, directeur de la branche Consulting Agriculture d’AXA Climate, a évoqué le fait que l’assurance n’était pas la clef d’entrée, mais bien un élément pour sécuriser la promesse faite.

« Est-ce qu’il ne faut pas aussi des assurances pour nous les négociants, en ce qui concerne le risque de variation de volumes ? », interroge Marie-Christine Casaus du négoce éponyme en conclusion de l’événement, après avoir rappelé que le changement des outils industriels et des filières d’ici à 2050 nécessitera un accompagnement et un soutien des pouvoirs publics.

Congrès du Négoce Pyrénées Méditerranée :  les négociants cherchent la bonne adaptation au changement climatique - © D.R.
Congrès du Négoce Pyrénées Méditerranée : les négociants cherchent la bonne adaptation au changement climatique - © D.R.

Jean-Claude Magne et Clément Albouy, président et délégué régional du Négoce Pyrénées Méditerranée

Accélération sur la RSE

Pour être acteur de l’adaptation, le Comité Négoce Pyrénées Méditerranée renforce son axe RSE, en proposant des diagnostics aux entreprises en lien avec leurs parties prenantes. Une stagiaire de six mois vient d’être recrutée pour structurer l’offre de service. Pour travailler également le côté atténuation du changement climatique, le comité régional collabore à plusieurs projets interdisciplinaires. Le dernier en date : le réseau vitimed. « Ce projet vise à créer un lieu d’échange entre les acteurs de la recherche et les entreprises pour faire avancer le transfert et la diffusion des pratiques d’atténuation, conclut Clément Albouy. Dans ce consortium, nous sommes chargés du dépôt de fiches CEPP. »

Le Négoce Pyrénées Méditerranée en 2023, c’est :

  • 52 adhérents
  • 800 M€ de CA
  • 2 nouvelles adhésions : MOISSINAC APPRO (46) et ALTERNATIVE COLLECTE (31)