Cop 21 : les coops aussi s’engagent
Le | Cooperatives-negoces
Difficile de passer à côté de la Cop 21 qui se tient à Paris jusqu'au vendredi 11 décembre. A l'heure où les chefs d'Etats du monde entier se réunissent pour trouver un accord sur le climat, les coopératives agricoles françaises témoignent de leur engagement pour la planète. Mercredi 2 décembre, deux temps forts étaient dédiés à la coopération. Coop de France a investi la Galerie des solutions au musée de l'air du Bourget, et le ministère de l'Agriculture a organisé une table ronde à l'espace Génération Climat. De la mise en place de bonnes pratiques agricoles à la commercialisation de proximité, les coopératives ont affirmé leur présence via les expériences de Terrena (44), la Dauphinoise (38) ou le réseau Invivo.
Avec AgriCO2, Terrena réduit ses émissions de GES
S'appuyant sur des travaux de l'Inra et soutenu par l'Ademe, le projet AgriCO2 de Terrena encourage les adhérents à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Comment ? En instaurant des bonnes pratiques agricoles comme l'optimisation de la fertilisation azotée, le stockage du carbone, l'alimentation des animaux, la valorisation des effluents d'élevage et la réduction de l'énergie fossile. « La dynamique collective est un vrai atout », souligne Louison Laissus, chargée d'études chez Terrena. En 2014, 800 agriculteurs étaient engagés dans la démarche. La coopérative compte en mobiliser 2400 d'ici à la fin 2015. A ce jour, plus de 15 000 t équivalent CO2 ont été économisées.
En Rhône-Alpes, une filière soja 100 % locale
En Rhône-Alpes, 58 % des adhérents de la coopérative La Dauphinoise sont en polyculture élevage et sont engagés dans quinze signes de qualité. Question d'image et de qualité, les 9000 km du soja brésilien devaient être revus pour une complète cohérence. « 50 % de nos céréales ne font pas plus de 1,5 km/t contre 6 km il y a dix ans. On arrive à économiser 8 camions par jour », témoigne Grégoire Pinçon de la coopérative. Une usine a été créée en 2012 pour fabriquer les tourteaux avec le soja local. L'intérêt est économique, agronomique et environnemental. Le soja made in Drôme émet 340 kg eq CO2/t contre 930 kg eq CO2/t pour les graines brésiliennes, soit deux tiers des émissions de GES économisés.
Commercialiser des produits proche des exploitations
Les bonnes pratiques ne s'arrêtent pas aux portes de la ferme. Elles vont jusque dans le panier du consommateur. Portés par Invivo, les magasins Frais d'Ici s'engagent dans une démarche de proximité. Deux magasins ont ouvert leurs portes, à Dijon et à Toulouse, et deux autres sont prévus pour 2016. 50 % des produits proviennent d'exploitations situées dans un rayon de 50 à 60 km autour du magasin. « Sur chaque étiquette, vous avez la distance parcourue par le produit », témoigne Philippe Vincent, qui a accompagné l'implantation des magasins. Un moyen de sensibiliser le consommateur. Dernière amélioration en date, le service en vrac. « Cela évite le suremballage et encourage à n'acheter que ce dont on a besoin », explique le conseiller.