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Crise sanitaire, Brexit… en 2021, Agrial a gardé le cap

Le | Cooperatives-negoces

Avec un résultat net en recul de 13 %, le groupe Agrial reconnait que 2021 fut une année compliquée, marquée par la crise sanitaire et le brexit. Les branches agricole et lait s’en sortent mieux que celle dédiée aux fruits et légumes. Pour 2022, la guerre en Ukraine soulève de nouvelles incertitudes.

Crise sanitaire, Brexit… en 2021, Agrial a gardé le cap
Crise sanitaire, Brexit… en 2021, Agrial a gardé le cap

« L’année 2021 fut encore plus compliquée que 2020, introduit Ludovic Spiers, directeur général d’Agrial, lors d’une conférence de presse organisée le 4 avril pour présenter le bilan de l’exercice passé. Nous avons non seulement subi la crise sanitaire avec notamment la fermeture des restaurants durant cinq mois, mais nous avons également souffert du Brexit. Nos sept usines implantées au Royaume-Uni ont manqué de tout : de main d’œuvre mais également de matières premières. Cette situation explique notamment la contre-performance de notre branche légumes. »

Une collecte record à 1,8 Mt

Malgré tout, le chiffre d’affaires global du groupe est en hausse de 4,38 %, sous l’effet notamment de l’inflation : à 6,2 Mds€, contre 6 Mds€ en 2020, pour un résultat net de 60 M€, en baisse lui, de 13 % et un EBE à 214 M€ (- 7,7 %). La coopérative, elle, génère un chiffre d’affaires de 2,3 M€, contre 2,2 M€ en 2020, pour un résultat net de 40 M€, stable en un an. « Avec un chiffre d’affaires légèrement en hausse en un an (1,4 Md€ contre 1,3 Md€ l’an passé), la branche agricole reste stratégique pour le groupe, détaille le directeur général. La collecte a atteint des records : en termes de longueur mais aussi en tonnages récoltés ! Près de 1,8 Mt, pour une qualité satisfaisante. »

La baisse de la demande en lait bio inquiète

Belle surprise également pour la branche lait et ses 2,5 Mds€. « Pourtant, nous étions pessimistes, confirme-t-il. Mais la demande mondiale, en nette hausse, a su tirer le marché, notamment sur celui des commodités. Seul bémol, la baisse de la consommation de lait bio. Nous avons d’ores et déjà stoppé les conversions. Certains adhérents se posent même la question de revenir en conventionnel, confie-t-il. Après des hausses des ventes en bio de 15 % par an, les consommateurs ne sont plus aux achats. » Alors que la branche légumes a vécu une année difficile, trop d’offre par rapport à l’appétit des consommateurs, les branches viande et boissons continuent leur progression.

Anticiper déjà d’éventuelles pénuries en engrais

La situation en Ukraine a bien évidemment été abordée. « Difficile encore d’en mesurer les conséquences mais c’est sûr, il y en aura, expliquait Ludovic Spiers. Nos usines sont très énergivores, les agriculteurs achètent des engrais, de l’alimentation pour leurs animaux et vendent leurs céréales sur un marché mondial  : autant de points sur lesquels nous restons vigilants. » Le groupe commence déjà à se préparer en cherchant par exemple d’autres pays que ceux de l’Europe de l’Est pour les achats d’engrais. L’Égypte a été évoquée. Et Arnaud Degoulet, le président, d’ajouter. « Pour la récolte 2022, nous sommes assez sereins car les disponibilités en intrants sont sécurisées pour nos adhérents. Mais pour 2023, nous avons beaucoup d’interrogations. »

Une répercussion de l’inflation, indispensable sur les aliments

Autre point de vigilance pour le binôme à la tête du groupe : le prix des produits alimentaires. « Il devrait continuer à augmenter, assure Arnaud Degoulet. Cette hausse s’avère indispensable pour absorber celles subies en amont par toute la filière. Si on ne réussit pas à passer ces hausses, il n’y aura pas de solutions alternatives. »

Une assemblée générale sous le signe du climat

L’assemblée générale du groupe, programmée le 20 mai, sera placée sous le signe du climat. Un dossier déjà bien engagé via notamment le plan climat 2035 qui rappelle qu’Agrial fait du changement climatique « la pierre angulaire de sa démarche de développement durable ».

Agrial en chiffres

  • 6,2 Mds€ de chiffre d’affaires pour le groupe dont :

    • 2,5 Mds€ pour le lait
    • 1,4 Mds pour la branche agricole
    • 1,4 Md€ pour la branche légumes et fruits frais
    • 540 000 € pour la viande
    • 360 000 € pour les boissons

  • 75 % du chiffre d’affaires est réalisé en France, 25 % à l’international
  • Chiffre d’affaires pour la coopérative : 2,309 M€ contre 2,2 M€ en 2020.
  • 12 000 adhérents
  • 11 productions : céréales, semences, légumes, volailles, œufs, porcs, bovins, lait de vache bio et conventionnel, lait de chèvre, pommes
  • 59 marques
  • 13 000 salariés en France, 22 000 dans le monde répartis dans 11 pays