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Damien François, Noriap, « Piloter nos quatre régions en tenant compte du contexte local »

Le | Cooperatives-negoces

Avec l’accueil définitif de La Flandre, Noriap enclenche son processus de régionalisation. L’idée : rendre les quatre régions du groupe plus autonomes, en tenant compte des productions et de la concurrence locale. Pour l’exercice prochain, Noriap compte également réduire les coûts d’intermédiation qui pèsent sur les métiers du grain. Damien François, le directeur général, détaille, pour Référence agro, ces différents points.

Damien François, Noriap, « Piloter nos quatre régions en tenant compte du contexte local »
Damien François, Noriap, « Piloter nos quatre régions en tenant compte du contexte local »

Cette année, Noriap a fait le choix de mettre toute son énergie dans les assemblées de section. « Une stratégie payante puisque nous avons eu plus de 600 adhérents présents, soit près du double des autres années », se félicite Damien François, interrogé par Référence agro le 9 décembre. L’assemblée générale statutaire, elle, aura lieu le 20 décembre. « Nous proposerons de finaliser la fusion entre notre groupe et La Flandre, jusque-là coopérative adhérente de Noriap », annonce-t-il. Le projet était enclenché depuis plusieurs années déjà. Les adhérents de la Flandre ont, eux, dit oui, le 1er décembre. Pour rappel, la Flandre, c’est 49 M€ de chiffre d’affaires, dont 26 M€ en appro, et 110 000 t de collecte.

Tenir compte de la concurrence localement

L’arrivée de la Flandre dans le groupe signe aussi la poursuite du processus de régionalisation, souhaité par le conseil d’administration de Noriap. « L’idée est d’adapter le pilotage des quatre régions aux attentes des adhérents en fonction de leurs productions, détaille le directeur général. Les producteurs de lin, de pommes de terre ou de betteraves, n’ont pas le même contexte de production qu’un céréalier pur ou un éleveur. L’idée est aussi de tenir compte de la concurrence, à l’échelle locale. Dans cet objectif, les chefs de région voient leur rôle grandir avec un compte d’exploitation à gérer. »

Pour 2023, carbone et agriculture régénératrice

Le groupe se penche aussi activement sur les dossiers carbone et agriculture régénératrice. « Nous sommes encore dans la phase d’audit et d’exploration, concède-t-il. L’enjeu est de bien identifier les voies les plus rémunératrices pour nos adhérents. Le projet SolsVivants avec Nestlé commence par exemple rapidement à se concrétiser. »

Le chiffre d’affaires dépasse le milliard d’euros

Le directeur général est également revenu sur le bilan de l’exercice passé avec, pour la première fois, un chiffre d’affaires qui dépasse le milliard d’euros, pour un résultat net « comprimé mais positif ». « Pour ce bilan, l’activité agricole pèse pour 60 % et les métiers de diversification, pour 40 %, précise-t-il. En temps normal, nous sommes plutôt à 50/50. Les difficultés dans la filière œuf ont lourdement impacté le résultat. »

Réduire les coûts d’intermédiation pour gagner en performance

Pour les métiers du grain, le directeur général reconnaît que « les coûts d’intermédiation sont actuellement complexes à maîtriser. Notre objectif est de réduire ces coûts pour gagner en performance. La nouvelle équipe en place à la direction agricole y travaille. Cela passera par une meilleure efficience des sites de collecte, en repensant les heures d’ouverture, ou en déployant de nouveaux services, propres à chaque activité. Des résultats ont déjà été obtenus mais pourraient, malheureusement, être gommés par la hausse du coût de l’énergie. »

La distribution verte se porte très bien

Alors que la filiale machinisme du groupe affiche un chiffre d’affaires en hausse, à 25 M€, l’activité nutrition animale du groupe est à l’équilibre, dans un contexte inflationniste. « Nous avons sauvegardé nos tonnes et même gagné quelques parts de marché, confie-t-il. La coopérative a pleinement joué son rôle de soutien auprès de ses adhérents ». Pour la distribution verte en revanche, « tout va très bien ». Le maillage des magasins a été redéfini au plus près des agglomérations et les sites, modernisés.

Chiffres de l’exercice 2021/22

  • Chiffre d’affaires du groupe : 1 Md€, contre 850 M€ l’an passé
  • Récolte 2021 : 1,3 Mt
  • Récolte 2022 : 1,5 Mt