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Nestlé contractualise sur 5 ans avec Noriap pour du blé issu d’une agriculture régénérative

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Une soixantaine d’agriculteurs adhérents de la coopérative Noriap bénéficieront de primes spécifiques, en 2022. Ces primes récompenseront leur niveau d’engagement dans l’agriculture régénérative, dans le cadre d’un contrat passé entre la coopérative et Nestlé, dans le cadre du projet Sols vivants.

Nestlé contractualise sur 5 ans avec Noriap pour du blé issu d’une agriculture régénérative
Nestlé contractualise sur 5 ans avec Noriap pour du blé issu d’une agriculture régénérative

Les discussions entre Noriap et Nestlé étaient déjà entamées courant 2021. Elles sont désormais abouties, comme l’ont précisé Charles Leonardi, directeur général de la supply chain de Nestlé France et Philippe Florentin, DG de Noriap, le 4 mars au Salon de l’agriculture. Ce contrat court sur cinq ans et s’applique à 30 000 t/an de céréales issues de l’agriculture régénérative, dans le cadre du projet Sols vivants. Une soixantaine d’agriculteurs, soit environ 4000 hectares, doivent entrer dans ce cadre, dès l’année 2022.

Pas de valorisation directe auprès du consommateur

Cette production sera fléchée vers l’usine Purina de Marconnelle (Pas-de-Calais). Le choix des aliments pour animaux domestiques, pas nécessairement le créneau le plus facile à valoriser est assumé par Nestlé. « Le plus important pour nous est de travailler avec les agriculteurs sur les sols et répondre à l’urgence climatique. Bien sûr, on peut imaginer que comme les autres consommateurs, les possesseurs d’animaux exprimeront bientôt des attentes de ce côté-là également mais nous nous engageons dans cette voie dès maintenant pour tenir les objectifs ambitieux que nous nous sommes fixés, au niveau de Nestlé pour réduire notre empreinte carbone » précise Charles Leonardi. En l’occurrence, le groupe vise une réduction de 50 % de son bilan carbone à 2030 au niveau mondial, et la France joue un rôle pilote dans cette ambition, avec un objectif de 50 % d’approvisionnement issu de l’agriculture régénératrice pour les 18 usines françaises de Nestlé d’ici à 2030.

« Agriculture régénérative et rémunératrice »

Concrètement, une prime est prévue pour les agriculteurs. Les deux partenaires n’ont pas dévoilé le niveau de cette prime, évoquant un montant à la tonne, en fonction du seuil d’engagement, avec trois échelons possibles. Le premier concerne les producteurs qui se forment et initient des pratiques sur leur exploitation. Pour les exploitations où ces pratiques sont déjà à l’œuvre, deux niveaux de prime sont possibles, en fonction de résultats mesurés par une batterie d’indicateurs, notamment par des analyses de sol de différentes natures (biologique, chimique, physique et organique). « Il y aura des niveaux 2 et 3 dès cette année, affirme Bastien Sachet, PDG d’Earthworm, à l’initiative de Sols Vivants. Les agriculteurs sont au cœur du dispositif. Nous ne sommes pas sur une démarche descendante. » Les agriculteurs ont validé, en comité, les trois niveaux d’implication.

Un technicien 100 % agriculture régénérative

Pour Noriap, le virage vers la régénération des sols a été engagé il y a plusieurs années. Le recrutement d’un technicien dédié, Pierre-Antoine Brunel, il y a un an et demi, a accéléré le mouvement. Ce dernier n’est d’ailleurs pas seulement impliqué sur Sols vivants, mais anime une dynamique plus globale.

Si Philippe Florentin se dit fier que Noriap soit le premier OS à signer ce type de contrat avec Nestlé, « preuve de notre anticipation de ces sujets », Charles Leonardi précise que Nestlé continue de discuter avec d’autres coopératives et négoces  : « Notre volonté est clairement d’étendre ce type de partenariat dans un proche avenir. » Carré, Soufflet, Unéal et Vivescia pourraient prochainement suivre Noriap.