Décarbonation : « Pas de coopérative qui refuse le sujet » (Marc Braidy, LCA)
Le | Cooperatives-negoces
La Coopération Agricole (LCA) organisait, le 25 juin 2024, plusieurs tables rondes sur le thème de l’intégration de la décarbonation dans la chaîne de valeur, en présence de coopératives, think tank et industries agro-alimentaires. Le point avec Marc Braidy, référent carbone à LCA.
Quelle particularité présente le volet de la décarbonation pour le secteur agricole ?
La compréhension du système agricole, de ses émissions de gaz à effet de serre (GES), n’est pas la même qu’un autre système économique uniquement fondé sur la consommation d’énergie. En agriculture, ce n’est pas le cas, elles sont prises dans les mécanismes biologiques d’un sol, d’une plante, d’un animal… La spécificité agricole n’est pas toujours bien prise en compte et il est de notre devoir de nous faire entendre et comprendre par rapport à nos propres enjeux.
Quel rôle peut joue LCA à ce sujet ?
Nous sommes un syndicat d’entreprises : ce que nous donnons aux coopératives, c’est surtout du conseil, de l’information, de l’accompagnement, de la formation pour leurs techniciens. Nous créons aussi des lieux de réceptacle où elles peuvent se parler, échanger, se donner des retours d’expérience sur des sujets assez larges. Cela permet d’être porte-voix de leurs enjeux ou problématiques.
LCA préconise-t-elle une stratégie en matière de décarbonation ou s’en remet-elle à ses membres ?
Nous avons fixé des objectifs, qui sont ceux de la Stratégie nationale bas carbone (SNBC). C’est une façon pour nous de mesurer l’efficience de nos mesures. Mais les coopératives ont la responsabilité de leur propre décarbonation. Aujourd’hui, il n’y en pas une qui refuse le sujet. Ce qui diffère, ce sont les façons plus ou moins actives de l’aborder. Par le passé, il y a eu des sujets refusés par les coopératives : celui-ci ne l’est pas. Bien sûr, il peut y avoir une forme de réticence quand on voit les moyens alloués ou les conséquences pour sa propre filière. Un exemple intéressant est celui de la filière laitière : ses acteurs ont tellement mesuré les risques liés à la décarbonation qu’ils ont travaillé le sujet en profondeur et déterminé leurs propres objectifs.