Dijon Céréales ouvre son unité de méthanisation à 155 exploitations
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Dijon Céréales et 155 exploitations adhérentes ont lancé le projet Secalia. L’unité de méthanisation basée à Cérilly, dans le nord Côte-d’Or, devrait être opérationnelle en 2023. Dès septembre 2021, les premières Cives seront semées pour constituer les stocks.
Le projet Secalia s’inscrit dans le plan d’avenir « Demain », porté par Dijon Céréales et dans les projets structurants de l’Alliance BFC*. Labellisé dans le cadre du contrat de transition écologie de la haute Côte d’Or fin 2018, Secalia est un outil de méthanisation collectif et coopératif.
155 exploitations entrent au capital
Afin de développer un nouveau débouché et permettre à un maximum d’adhérents de participer au projet, Dijon Céréales a choisi d’ouvrir la méthanisation à l’ensemble de ses adhérents de la zone du Châtillonais sur un rayon de 35 km. Au total, 155 exploitations ont signé un précontrat et deviennent, via une participation à l’hectare, porteuses de capital dans l’opération.
Optimiser la culture des Cives
Dijon Céréales veut créer une nouvelle dynamique agricole autour des Cives (Cultures intermédiaires à vocation énergétique). « La génèse de notre projet est basée sur l’agronomie », précise Laurent Druot, chargé de développement méthanisation pour le groupe. « Nous sommes dans des zones intermédiaires qui souffrent notamment de conditions climatiques souvent extrêmes, et avec la forte réduction de la sole colza, cela devient compliqué avec une tête de rotation en moins d’assurer la rentabilité des exploitations », poursuit-il. Chez Dijon Céréales, la collecte colza est passée de 150 000 t à 50 000 t en trois ans.
La méthanisation sera 100 % végétale : 90 % de Cives, 5 % de menues pailles et 5 % d’issues de céréales. « Nous n’aurons aucune culture dédiée. La Cive sera intégrée dans la rotation comme une nouvelle culture mais le resemis d’une culture de vente ou d’une culture fourragère sera systématique après la récolte de la Cive. Le but est de maintenir le côté alimentation humaine et animale. 50 % de nos apporteurs sont des polyculteurs-éleveurs et 50 % sont céréaliers », indique-t-il.
Des cultures aux nombreux atouts
Les Cives sont au cœur du dossier. « Ces cultures peuvent répondre aux problématiques liées au changement climatique car elles nécessitent moins de produits phytosanitaires et protègent les sols de l’érosion. L’idée est d’avoir un semis en septembre pour une récolte début mai. Avec des Cives précoces, les agriculteurs pourront semer la culture principale de leur rotation dans de bonnes conditions », explique-t-il. Les Cives seront nécessaires pour alimenter le digesteur. Le digestat quant à lui reviendra intégralement aux exploitations parties prenantes du dossier. Cet amendement organique de bonne qualité offrira aux agriculteurs une fertilisation optimale à moindre coût.
Premiers semis en septembre
Près de 5500 hectares de Cives seront semés chaque année, soit 180 000 tonnes de matières brutes. En septembre 2021, 20 % des premiers semis de Cives seront réalisés. « Constituer les stocks au préalable est indispensable. La mise en service de l’unité de méthanisation est prévue pour 2023. Le dossier a été déposé en avril », souligne Laurent Druot.
Économie circulaire et prix garanti
Ce projet de méthanisation collectif va permettre à la coopérative d’accompagner ses agriculteurs vers la transition agricole, en favorisant l’implantation des Cives. Cela sera aussi bénéfique pour l’économie du territoire. Une dizaine d’emplois directs et une cinquantaine d’emplois indirects seront créées.
La méthanisation par injection bénéfice d’un outil économique non négligeable : un tarif d’achat réglementé et garanti par l’État pendant 15 ans. De ce fait, Dijon Céréales promet à ses agriculteurs un prix fixe sur 15 ans également. Le gaz sera injecté dans les canalisations locales. L’unité permettra d’alimenter une moyenne de 15 000 foyers sur le territoire. Ce biogaz pourra, entre autres, être utilisé pour faire rouler des camions au Bio-Gnv.
*L’Alliance BFC est l’union de trois coopératives de Bourgogne Franche-Comté : Bourgogne du Sud, Dijon Céréales et Terre Comtoise.