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Enquête Iddem : le moral des entreprises se dégrade

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La société d’études Iddem dévoile le résultat d’une enquête menée en juillet auprès de 45 dirigeants de coopératives, négoces et firmes pour connaître leur vision de l’avenir. Leur ressenti se dégrade par rapport à l’enquête menée il y a trois mois.

Enquête Iddem : le moral des entreprises se dégrade
Enquête Iddem : le moral des entreprises se dégrade

En mai dernier, la société d’études Iddem révélait le bilan d’une enquête menée durant le confinement auprès de coopératives et négoces pour connaître leur vision de l’avenir. Trois mois après, la société d’études dévoile de nouveaux résultats.

Inquiétudes avant tout économiques

« Quelles que soient les filières, les inquiétudes semblent assez uniformes », dévoile Pierre Marin, auteur de l’étude. En juillet, 45 cadres dirigeants (1) ont été interrogés et questionnés sur l’activité de leur entreprise et le moral des troupes. Parmi les difficultés rencontrées : « un volume d’activité moins important comparé à celui de 2019 avec des difficultés croissantes pour travailler », résume Pierre Marin. Pratiquement toutes les fonctions de l’entreprise sont touchées. En tête : les relations et suivi des clients (82 %, contre 68 % lors de la 1ère enquête), suivies de l’administratif et du financier (74 % contre 68 %) et du marketing commercial (74 % contre 62 %). Les problématiques liées à la logistique semblent, elles, mieux maitrisées.

Un effet « Covid » moindre

Autre préoccupation majeure des répondants : les ventes aux agriculteurs et les difficultés potentielles de trésorerie. « La distribution agricole s’inquiète prioritairement pour son activité commerciale auprès des agriculteurs, poursuit-il. Ces craintes sont autant sur le terrain et l’accompagnement des adhérents/clients que financièrement avec les éventuelles difficultés des agriculteurs à régler les factures. » L’impact de la crise de la Covid-19 semble avoir été « intégré » puisque cet événement n’est cité qu’en 5è position (29 %) des problématiques rencontrées derrière l’évolution de la réglementation (69 %), la baisse des rendements (54 %), le dérèglement climatique (54 %) et la crise des débouchés (34 %). Le télétravail et l’usage des outils digitaux ont bien été appréhendés.

Un optimisme en baisse

« Après un certain optimisme observé lors de la première enquête, l’état d’esprit des personnes interrogées se veut moins confiant aujourd’hui, constate Pierre Marin. Un retour envisagé à la normale s’annonce désormais plus tardif : après l’automne. La crise de la Covid associée à la baisse de la collecte et à l’évolution de la réglementation génèrent des craintes sur les fonctions des entreprises. »

Principaux points de vigilance : le suivi des clients et l’activité marketing/commercial/vente. Compte tenu des incertitudes pesant notamment sur le retour à la normale et sur la trésorerie des agriculteurs, nous constatons une dégradation du moral des entreprises. Le taux d’ « optimistes » tombe à 46 %, contre 70 % en juin dernier. Idem pour celui des « confiants » qui passe de 76 % à 59 % aujourd’hui. En cause, l’impression de ne pas être soutenu par les partenaires institutionnels et les pouvoirs publics.

Reconquérir de la valeur ajoutée, une priorité

« Après le réenchantement lié à la progression des circuits cours, du local, du « made in France » pendant la période de confinement, un certain désenchantement est apparu avec une dégradation de l’image de l’agriculture tant auprès du grand public que des politiques. La solidité économique de l’ensemble des acteurs du monde agricole est quant à elle jugée « en danger pour l’avenir ». La reconquête de la valeur ajoutée par les agriculteurs s’annonce comme une priorité.

(1) Issus de 21 coopératives, 21 négoces et 3 firmes. Fonctions de dirigeants, gérants, directeurs de pôle ou responsables de marché.