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Estelle Thibaut, DG de la Scara, « se faire connaître comme un apporteur de solutions »

Le | Cooperatives-negoces

À 38 ans, Estelle Thibaut est, depuis le mois d’août, la nouvelle directrice générale de la Scara. Elle savoure ses premiers pas dans cette coopérative « dynamique, avant-gardiste, à taille humaine ». Parmi ses projets, renforcer les synergies locales et faire de la Scara « un apporteur de solutions ». Le tout, en poursuivant le développement des filières de qualité. Quant à la mise en place de la séparation du conseil et de la vente, elle y voit l’opportunité de bien redéfinir le métier des équipes terrain.

Estelle Thibaut, DG de la Scara, « se faire connaître comme un apporteur de solutions »
Estelle Thibaut, DG de la Scara, « se faire connaître comme un apporteur de solutions »

À la Scara, le poste de direction générale est resté féminin. Après Agnès Duwer, c’est Estelle Thibaut qui, en août 2020, a pris les rênes de la coopérative de l’Aube. Directrice d’Agrosolutions, le cabinet d’expertise-conseil en agroenvironnement du groupe InVivo, pendant huit années, elle avait de la Scara, « une image dynamique, avant-gardiste, singulière, à taille-humaine. Mes premiers pas au sein de l’entreprise confortent ce ressenti, confie-t-elle. J’ai l’impression d’être arrivée dans une nouvelle famille. Ici, tout le monde se connait : salariés, adhérents. Cette proximité me plaît. » Avant de rejoindre Agrosolutions, Estelle Thibaut a, durant six ans, été conseillère au CERFrance Poitou-Charentes. « J’apprécie le contact et les échanges avec les agriculteurs. En prenant la direction de la Scara, je ne suis pas perdue, même si j’ai encore beaucoup à apprendre ! », reconnaît-elle.

Choix de la vente : audit en juin

Les premiers mois, plusieurs dossiers ont été identifiés comme prioritaires, à commencer bien sûr par celui de la séparation du conseil et de la vente. « Nous avons choisi la vente mais face à l’objectif affiché de réduire l’utilisation des produits phytos, les agriculteurs cherchent des solutions. Nous avons un vrai rôle d’accompagnement à proposer, indique-t-elle. Sans aucun doute, ce dossier sera le fil rouge des mois à venir. Nous devons co-construire, avec les équipes terrain et agronomique notre ligne de conduite pour préciser comment apporter ce changement dans les fermes. Pour cela, nous devons rester à l’écoute de nos adhérents. Cette loi constitue à mon sens une opportunité pour redéfinir le métier de responsable de secteur. L’audit est prévu en juin. L’occasion, à n’en pas douter, d’ajuster notre stratégie ».

Sereine pour la campagne à venir

Depuis son arrivée, Estelle Thibaut a dû faire face à un contexte sanitaire compliqué, à une collecte en baisse… Pourtant, elle se dit « sereine pour la campagne à venir. Les résultats financiers sont bons, poursuit-elle. J’apporte un nouveau regard, une nouvelle dynamique qui, dans ce contexte un peu anxiogène peut donner un nouveau souffle ». Elle a à cœur de « donner envie à chaque adhérent d’aller au bout de ses projets, qu’ils soient individuels ou collectifs. La coopérative a toujours été pionnière sur de nombreux dossiers, à l’image de la HVE où 44 exploitations sont déjà certifiées. Nous devons garder notre avance. À ce titre, je souhaite poursuivre le développement de filières de qualité, de diversification. Chaque projet doit être étudié, à commencer par celui du carbone ».

Créer des partenariats régionaux

L’idée d’Estelle Thibaut est aussi d’identifier les attentes des acteurs locaux, des collectivités territoriales « pour voir si la coopérative peut y répondre. Qu’ils soient alimentaires, énergétiques ou axés sur les biomatériaux, de tels projets peuvent valoriser le travail de nos adhérents et créer une nouvelle source de revenus. La Scara doit se faire connaître comme un apporteur de solutions. Pour cela, nous devons communiquer, renforcer les échanges et les synergies à l’échelle locale et régionale. » En septembre dernier, la Scara s’est ainsi rapprochée de la Chambre d’agriculture de l’Aube pour créer une association dédiée au bio. « Le bio à la Scara, c’est seulement depuis deux ans, concède-t-elle. Quinze exploitations seulement sont converties au bio ou en cours de conversion.  Mais la demande est forte ».

InVivo/Soufflet ? Rester attentif

La Scara est implantée sur le territoire de Soufflet. Que penser du possible rapprochement entre ce négoce et InVivo ? « Je reste bien sûr attentive à l’actualité de ces grands acteurs du monde agricole, explique-t-elle. Mais une telle annonce ne dictera pas ma conduite pour bâtir la stratégie de l’entreprise. Je reste avant tout concentrée sur les projets de la Scara ».

La Scara en chiffres :

  • Chiffre d’affaires : 72 M€ (+3 %)
  • Collecte : 239 000 t dont 60 % vendus en contrat filière.